La Route
7.6
La Route

livre de Cormac McCarthy (2006)

Ce roman ultra connu m'a dérouté, c'est le moins que l'on puisse dire...
Que l'on ne sache pas pourquoi il y a eu une sorte d'Apocalypse, ni même depuis combien de temps, ce n'est pas un problème en soi. Que les protagonistes principaux (je ne peux pas les qualifier de "héros") n'aient pas de noms, et qu'on ne sache pas grand chose de leur passé, ce n'est pas handicapant non plus.


Que l'on parte du postulat que ce père et son fils avancent vers on ne sait où à part une région côtière, dans des décors mornes et désolés couverts de cendres, ouais, ça fait road trip post apo, et ça peut etre intéressant... à condition qu'il se passe des événements, des rebondissements, bref quelque chose !
Là à part trois brèves rencontres, un coup de feu tiré, et une fin malheureuse prévisible qui nous touche quelque part, soyons honnêtes, ben y a rien, on se contente de suivre leurs pas dans la poussière, dans un pays quasi vide, dans une ambiance fataliste.
C'est désespérant pour eux, mais aussi pour le lecteur.


Mais le principal souci n'est pas là, car malgré tout il y a une certaine puissance emotionnelle nihiliste dans cette avancée vaine.
Non le gros, enfin plutôt l'enorme défaut pour moi c'est le style de l'écrivain ! C'est quoi cette multiplication de "et" dans une majorité de phrases ?!? C'est d'un lourd mais d'un lourd... Moi qui aime la belle ecriture (mais pas prétentieuse, nuance), le style soutenu, et donc déteste les répétitions inutiles dans les textes et chroniques, j'ai été ulcéré par la présence de ces "et", jusqu'à cinq ou six dans une phrase de deux lignes ! Les virgules et les synonymes il connaissait pas le McCarthy ?!


Et ça a eu le prix Pulitzer en plus ? Eh bè... Non parce que si perso ça m'a littéralement gâché la lecture, il y a aussi ces dialogues lapidaires d'une banalité affligeante, et cette répétition du "d'accord", encore et encore... Et plus globalement c'est peu travaillé.
Pas qu'un style concis ne puisse pas donner un bon roman, mais le parti pris de l'auteur de la simplicité limite absconse tombe dans le travers du simplisme, qui gâche la lecture.


Certains ne l'ont pas ressenti comme tel, tant mieux pour eux, mais moi ça passe pas et j'ai bien été déçu. Reste un fond assez poignant, et une fin touchante.
Qu'est ce que c'aurait été avec une plus belle écriture et un poil plus de développement...

Gandalf13
6
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le 22 mars 2019

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Gandalf13

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