Certains d'entre vous ne l'ont pas ressentie, et je vous envie presque. Mais moi, l'émotion de la Route, je l'ai sentie, elle m'a soufflée, elle m'a abattue, elle m'a fait mal, dans le silence, dans le gris, dans la cendre, dans la peur, je vous jure que je suis à deux doigts de chialer en vous l'écrivant.
Je ne sais pas quoi vous dire, moi. J'aimerais pouvoir vous expliquer pourquoi on a tort de mettre 3/10 à ces 250 pages sèches, j'aimerais vous expliquer pourquoi c'est une erreur de croire qu'un style est mauvais parce qu'il est brut, rugueux, désagréable enfin, j'aimerais pouvoir échanger avec vous sur le film, que je n'ai pas vu, pour vous dire qu'il n'est pas possible qu'un film puisse adapter un livre qui ne montre rien, sans justement en montrer trop. Mais après tout, c'est tellement personnel. Comment vous en vouloir. Ce petit, c'est le mien. C'est moi qui marche, terrorisée par la vacuité de l'existence, dans un monde dont je ne sais pas ce qu'il va devenir ni si j'y fais ce qu'il faut, en espérant être du côté des gentils, sans trop bien savoir ce que ça changerait.
Je ne vous le recommande même pas, ça vous regarde. Moi je vais m'en remettre tranquillement, et en attendant j'avance.