C'est donc ça, un chef d'oeuvre.
J'avais jusqu'ici lu un peu de Jules Verne. Michel Strogoff, que j'aime beaucoup, et une version abrégée (sacrilège) du Tour du Monde en 80 jours, enfant. J'ai aussi passé de longs trajets en voiture à faire tourner en boucle ma cassette audio de Vingt Mille Lieues sous les Mers raconté aux enfants, dont certains extraits sont à jamais gravés dans ma mémoire ("Monsieur le Professeur, je ne suis PAS ce que vous appelez un homme civilisé..."). Autant dire que j'avais approché assez Jules Verne pour l'apprécier et m'y intéresser, mais trop peu pour le connaître.
Ma lecture de Vingt Mille Lieues sous les Mers a donc été un choc, plus qu'un choc, un coup de foudre : Verne vient d'entrer directement dans mon panthéon personnel d'auteurs vénérés.
Je manque de mots pour vous écrire l'admiration que je porte à ce livre que je considère désormais comme un chef d'oeuvre. Le travail scientifique de l'auteur m'a paru impressionnant. Non content d'être à jour dans les connaissances scientifiques de son époque, en faune et flore marine comme en mécanique des fluides et dynamique des flux géophysiques, il extrapôle avec à la fois imagination et rigueur les pans de science qui ne seront découverts qu'après lui.
Le scaphandre autonome ! L'électricité toute puissante ! Quelle anticipation ! Quelle vision ! Et l'atteinte du pôle Sud, dont on ne savait pas encore qu'il y existait un continent ! Et pour parachever tout cela, un capitaine Nemo au charisme incroyable, respecté, craint et aimé, moteur de scènes inoubliables (l'enterrement sous-marin) et épiques (la libération de sous les glaces, l'attaque des calmars,...), indissociable de son formidable Nautilus.
Mais que lire maintenant ? Je suis presque déçue : j'ai l'impression d'avoir commencé Jules Verne par le meilleur.