Est-ce tellement sage de vouloir expliquer la sagesse ?
Lourde tâche, en tout cas, à laquelle s’emploie mon Ami Frédéric. Tu permets que je t’appelle Frédéric ? Que je te tutoie ? Que je te nomme “mon Ami” ? Tu sais, pour moi, c’est une marque de respect et d’admiration !... Même si l’admiration d’un parfait inconnu a bien peu d’importance. J’admire ton savoir et l’étendue de ta connaissance des maîtres à penser anciens. Ton approche de la sagesse s’appuie sur une culture des plus enviables… mais, dis, faut-il être érudit comme toi, pour progresser ?
Vous ne connaissez pas mon ami Frédéric ? Il est né en 1962 à Madagascar, c’est un philosophe, un sociologue, un conférencier, un écrivain français, et un docteur de l'École des hautes études en sciences sociales. Il défend une thèse de doctorat en sociologie sur la rencontre du bouddhisme et de l'Occident qu'il obtiendra avec les félicitations du jury à l'unanimité en 1999. Il est l’auteur d'une cinquantaine d'ouvrages, il écrit aussi pour le théâtre et la télévision. Il serait l'intellectuel français qui aurait vendu le plus de livres au cours des cinq dernières années. Il a publié plusieurs ouvrages de sociologie et d’histoire des religions. Il fait aussi partie d'un groupe d'auteurs très médiatiques qui, depuis les années 2010, se sont spécialisés dans la production d'ouvrages traitant du bonheur, du bien-être, de la spiritualité.
Personnellement, j’ai découvert Frédéric avec son livre Comment Jésus est devenu Dieu, dans lequel il expose une théorie selon laquelle L’Église n'aurait décidé de la divinité du Christ qu'au IVe siècle sous la pression des empereurs romains (Constantin ? Ça vous dit quelque chose ?). Livre qui a répondu à de nombreuses questions que se pose l’athée que je suis. Puis j’ai lu avec beaucoup moins d’intérêts son conte initiatique L’Âme du monde. Et c’est depuis un plateau de télévision que Frédéric m’a convaincu de lire son dernier ouvrage…
La Sagesse expliquée à ceux qui la cherchent… Vous la cherchez, vous, la sagesse ? Moi, oui ? Confusément, il me semblait que Sagesse égale Paix ! Donc, sans savoir où je mets les pieds… et première constatation : c’est un dialogue ! Tiens, me dis-je, pas bête, ça va mettre de l’animation ! Que nenni ! Renseignements pris, il s’agit de la retranscription d’une série d’été qui a été transmise sur France Culture pendant six samedis, en juillet et août 2018, sous la forme d’entretiens d’une heure avec Leili Anvar, où Frédéric présente les grands thèmes universels de la sagesse.
On est tout de suite fixé : CE N’EST PAS LA PEINE DE SE BERCER D’ILLUSIONS : « je définis la sagesse comme un idéal vers lequel on tend, plus que comme un but à atteindre », mais rapidement il se reprend : Allez, un petit effort « L’essentiel, c’est de désirer la sagesse, de vouloir grandir, de se transformer, de s’améliorer ». Eh ! Oh ! Il est bien question d’efforts, les amis, l’apprentis-sage a du pain sur la planche, il n’est pas question de se rouler les pouces, s’il désir la sagesse « cela signifie qu’il ne doit pas vivre dans l’espoir et l'attente qu’elle arrive. Il doit mettre tout en œuvre pour atteindre la sagesse. »
Eh ben dis donc, qu’est-ce que tu nous chantes, là, Frédéric : la sagesse n’est pas sage ? Elle aurait un caractère révolutionnaire ? Eh oui ! « La sagesse est profondément subversive à l’égard des pouvoirs religieux et politiques […] Si l’individu commence à se préoccuper de son salut ou de son bonheur personnel, s’il développe sa raison et sa connaissance, il risque de ne plus adhérer aux normes collectives. » En effet, la sagesse tend à développer la spiritualité qui implique à la fois l’esprit et le cœur alors que « la religion demande l’obéissance à des croyances, des dogmes, des règles, des normes. » La sentence est terrible : « Les écoles de sagesse de l’Antiquité ont disparu lorsque l’Empire romain, au sein duquel elles prospéraient, s’est converti à la religion chrétienne […] La foi a supplanté la raison et la certitude dogmatique, la quête de la sagesse. » Personnellement je jubile, je vous laisse découvrir la suite…
Frédéric, mon frère… comme j’aurais aimé qu’on en discute. Au milieu de tout ce qui nous réunit, un point qui mériterait éclaircissements : la nourriture et les animaux. Comme toi, semble-t-il, je suis “flexitarien”, c’est-à-dire que je diminue progressivement ma consommation de viande et de poisson. Tu n’achètes plus de viande, OK, mais encore du poisson, Corse, cette exception me fait tiquer et surtout, pas de veau ou d’agneau : parce qu’il ne faut pas tuer les bébés, mais les vaches, bœufs, porcs, poulets… étrange sensiblerie. Personnellement c’est la pression familiale qui m’empêche de basculer définitivement, c’est moi qui cuisine et ne veux rien imposer à qui que ce soit.
Au fait, Frédéric, que penses-tu de ces études tout à fait scientifiques et authentiques qui prouvent que certains végétaux communiquent et réagissent à distance lorsque l’un d’entre eux est agressé par des insectes ravageurs ou des mammifères brouteurs, par exemple ?
Ami lecteur, si vous avez lu ma prose… lisez celle de Frédéric, elle est bien plus enrichissante !