LA SAISON DES FEUX de Céleste Ng
Traduit par Fabrice Pointeau
Éditions Sonatine
Quand on connait LéaTouchBook (chef de file du formidable #PicaboRiverBookClub) et qu'elle a un coup de coeur pour un livre, il ne reste qu'une seule chose à faire... se précipiter sur le livre en question, en l'occurrence "La saison des feux" de Céleste Ng.
J'avoue que je ne connaissais par cette auteur, mais son précédent livre "Tout ce qu'on ne s'est jamais dit" avait eu de très bons retours de la part des lecteurs... alors, zou, pas d'excuse pour laisser ce livre dans ma PAL !
"La saison des feux" commence par son dénouement. Mme Richardson, en peignoir, regarde sa maison brûler et on apprendra dès la première page que le feu a été volontairement allumé par Izzy, la plus jeune fille de Mme Richardson. Le but du livre étant ensuite de revenir en arrière pour que le lecteur comprenne comment une famille respectable et bien pensante (père associé dans un cabinet d'avocats, mère journaliste dans un quotidien local et leur quatre enfants) a pu se retrouver dans cette situation. Mais attention aux faux semblants car Céleste Ng excelle dans l'art de la manipulation. Au fur et à mesure de la lecture, on se rend compte que les personnages, de la même manière que des personnes de la vie réelle, ne sont pas tels que les apparences voudraient le faire croire. Par exemple, cette Mme Richardson est-elle, au fond, aussi bienveillante que les apparences semblent le montrer et qu'elle-même le pense ?
Sur les 150 premières pages, j'étais plutôt mitigée sur cette lecture car Céleste Ng prend le temps de nous faire connaître les différents personnages et de les mettre en situation. Donc il ne faut surtout pas s'impatienter et continuer sa lecture car l'intrigue se met progressivement en place pour finalement nous interpeller avec des questions pertinentes, telles que de savoir où se situent le bien et le mal et quelle est la conséquence de nos actes sur nos proches. "ATTENTION SPOILER !" Une mère a-t-elle encore des droits sur son enfant après l'avoir abandonné ? Une femme américaine dans l'aisance financière est-elle une meilleure mère qu'une femme étrangère en situation de précarité ? Une mère porteuse a-t-elle des droits sur l'enfant qu'elle porte ? Mais surtout qui détient la vérité, qui est apte à répondre à ces questions et à se mêler de ce qui ne le regarde pas vraiment ? La justice, les médias, vous, moi,... ? Céleste Ng ne donne aucune réponse, elle nous met face à la situation et nous laisse réfléchir par nous-mêmes à une solution, pour autant qu'elle existe, ce qui n'est pas garanti !
Un livre profond, d'une grande humanité et extrêmement intelligent.
Un vrai coup de coeur pour moi aussi !