Red is dead
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Je suis un peu embêté pour écrire cette critique car j’avais un apriori positif par rapport à ce livre et au final, bien qu’il possède d’indéniables qualités, je ne peux pas participer à l’enthousiasme quasi unanime à son sujet sans relever également certaines faiblesses. En effet, au début j’ai plutôt apprécié la lecture, mais au bout d’un moment j’ai fini par admettre que si je n’avais pas entendu parler plus tôt de La Servante Ecarlate, ce n’était pas seulement parce que la condition féminine n’est pas un sujet qui intéresse beaucoup les lecteurs de science-fiction en grande majorité masculins, mais tout simplement parce que ce n’est pas le chef d’œuvre qu’on m’avait décrit. J’avais beaucoup apprécié la série télévisée et ma relative déception provient en partie de la comparaison avec l’œuvre originale. Dans l’adaptation, la narratrice fait preuve d’un humour noir qui nous la rend attachante tout en procurant des bulles d’air au lecteur asphyxié par l’atmosphère oppressante de Gilead. Dans le roman, il s’agit avant tout du monologue d’une femme écrasée par les événements malgré ses tentatives de micro résistances et il en découle une très grande monotonie, contrairement à ses sources d’inspirations que sont 1984 de George Orwell ou Farenheit 451 de Ray Bradbury. Il y a une recherche stylistique, certains passages sont prenants, mais le fait que j’ai du m’y reprendre plusieurs fois après de longues pauses pour le terminer est significatif. Sur le fond, il s’agit d’un ouvrage incontestablement féministe et plus subtil que les prises de position en vogue de nos jours. Margaret Atwood a bien compris que l’oppression d’une catégorie de la population ne peut se faire sur le long-terme qu’avec la collaboration d’une partie de celle-ci, comme elle l’explique dans la postface. Sa dystopie rappelle l’Afghanistan sous le régime des talibans, mais son analyse est inspirée par le contexte culturel nord-américain et certains reculs sur les droits des femmes dans le monde occidental en lien avec la montée de l’extrême-droite, nous prouvent qu’elle est malheureusement toujours d’actualité.
Créée
le 24 janv. 2022
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