le sujet n'était pas celui attendu. je l'ai acheté d'occasion et je pensais (je n'aime pas trop lire la 4ème de couverture) que cela parlerait du rapport des individus au risque qu'il soit individuel ou collectif. Et bien ce n'est pas du tout ça.
Ulrich Beck dans ce livre évoque notre société (plus particulièrement allemande ici) postmoderne même si le mot n'est jamais prononcé.
Pour lui la société de classe n'est plus la grille de lecture adéquate pour lire le monde et ses inégalités. Cette société ayant été déconstruite par une individualisation (des biographies) des trajectoires, par un rapport à la science qui a évolué. Je ne rentrerai pas dans les détails, mais pour lui, ce qui transcende finalement la société, c'est le risque. PAs facile à comprendre, mais le risque (pollution, nucléaire...). Rappelons que le livre a été écrit en 1986 (Tchernobyl). Le risque transcende les populations, les classes, les catégories et vient illustrer "déclassage" où les individus ne s'identifient plus en classes (pour soi), classes qui se délitant à cause d'une évolution de l'emploi par exemple. L'autre temps fort du livre, c'est qu'il considère que nos société vivent une sorte de défiance de la "science" (mal défini selon moi dans le livre) qui engendre sa propre défiance après une longue période de positivisme étant donné que les risques liés à la techno-science est critiquée, défiée par d'autres scientifiques.
Le livre se termine par quelques propositions vagues sur la manière dont une société démocratique pourrait arriver à devenir vraiment décisionnaire plutôt que de dépendre des évolutions techniques (on retrouve peut-être un peu Ellul sans la profondeur) , la "subpolitique technologique" puisque agissant sur la société. On retrouve chez lui une sorte de volonté d'extension de la puissance de l'Etat sur la société. L'Etat doit-il contrôler toutes les forces qui le forment?
Si je suis persuadé que la notion de classes telle que je l'entends aujourd'hui n'est plus un concept valide aujourd'hui (c'est peut-être aussi la cause de la désagrégation des partis marxistes), l'essai de Beck n'offre pas une alternative forte. L'ouvrage propose des ouvertures mais ne construit pas un modèle aussi romanesque que les classes. (Il faut dire que la notion de lutte des classes était un récit particulièrement fédérateur au-delà même de sa lecture clastique du monde).
Bref, quelques idées, des propositions mais je trouve le tout trop hétérogène. Qui plus est, c'est terriblement difficile à lire, ce qui n'aide pas le propos.