Man of the Oooops !
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le 2 févr. 2018
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J'avais plutôt apprécié le précédent ouvrage d'Eric H. Cline, professeur d'Histoire et d'Archéologie, à l'Université George-Washington. Paru en 2015 chez nous et intitulé "1177 avant J-C : le jour où la civilisation s'est effondrée", l'ouvrage traitait de l'effondrement des civilisations de Méditerranée Orientale, à la fin de l'âge de bronze, causé par une simultanéité de catastrophes (aléas climatiques, famines, séismes, guerres, mouvements de populations, etc.).
L'ouvrage avait connu un certain succès ; je classais alors ce chercheur avec les historiens anglo-saxons ayant également un tel succès d'édition comme Peter Frankopan et ses "Routes de la Soie" (https://www.senscritique.com/livre/Les_routes_de_la_soie/28817584) ou Kyle Harper et son "Comment l'Empire Romain s'est effondré" (https://www.senscritique.com/livre/comment_l_empire_romain_s_est_effondre/40435531).
L'ouvrage chroniqué ici, prend clairement la suite du précédent (les couvertures se répondant d'ailleurs joliment) et se concentre sur l'après-effondrement pour tenter de mettre fin à la dénomination "siècles obscurs" souvent employée pour décrire cette période. Pour cela, Eric H. Cline chapitre son ouvrage par zones géographiques étudiées :
Si la lecture n'est jamais désagréable et permet d'en apprendre davantage sur cette période méconnue, l'ouvrage souffre selon moi, de quelques problèmes.
D'abord, on sent, incontestablement, que l'auteur a tenté de "surfer" sur la vague de son succès précédent en nous offrant une "suite" pour s'occuper lors de son congé sabbatique. Or, et il y a là une certaine perversité, je crois que nous préférerons toujours le récit d'une chute, d'un déclin ou d'un effondrement, que celui d'une renaissance. Ainsi, le sujet du livre est malheureusement moins intéressant.
Ensuite, le style s'est quelque peu alourdi. De longues pages sont parfois dédiées tantôt à une compilation des découvertes de ses collègues archéologues tantôt à une anecdote (la source extra-biblique prouvant l'existence du roi David, les châtiment de Tiglath-Phalazar 1er, etc.) sans que cela semble nourrir le propos qui reste de savoir comment toutes ces civilisations ont survécu.
Enfin, l'ouvrage est extrêmement sourcé ; c'est évidemment une bonne chose, mais l'éditeur aurait dû en tenir compte. Il y a en moyenne 4 ou 5 renvois numérotés par page, et tous renvoient vers, non pas le bas de la page, mais à la toute fin du livre, saccadant ainsi la lecture.
Au bilan, cet ouvrage relève plus selon moi d'un état des lieux sur les connaissances en archéologie et en épigraphie de cette période, que d'un livre exposant une thèse ou d'une œuvre pédagogique à destination du grand public ; il s'avère ainsi moins intéressant.
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le 25 août 2024
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