Voilà on y est: c’est la fin de la saga, et on aimerait dire qu’on en gardera un excellent souvenir, que cette conclusion est parfaite, qu’elle nous laisse un gout amer en bouche, mais qu’on ne risque pas de l’oublier de si tôt.
En vrai on le sait, c’est ce que l’auteur a essayé de faire: de nous quitter sur un feu d’artifice de révélation, et sur une conclusion propre à nous émouvoir.
Mais justement les meilleures choses ont une fin, et un feu d’artifices qui veut trop en faire, à la longue ça créé des torticolis, les yeux n’arrivent plus à imprimer les images qui se succèdent trop vite, et on sort de là nauséeux.
C’est exactement l’effet que produit ce dernier tome: le trop plein.
En voulant à tout prix créer une intrigue autour de Dieu, de la déchirure du monde et d’Ophélie l’auteur a fini par perdre la fraîcheur des débuts.
C’est comme s’il fallait absolument que tout soit lié, que chaque effort aille dans une seule direction, et que le dernier quart du livre était celui du grand déballage.
On ne compte pas le nombre de “ah mais en fait c’est toi”, et “Oui mais a vérité c’est que tintin!!!!”.
A force ça ne nous fait plus ni chaud ni froid.
Même la relation Ophélie/Thorn commence à être moins maîtrisée - désormais quand ils se voient leurs conversations virent au “résumé des épisodes précédents”, et c’est pénible. Jusque là leurs rencontres étaient toujours très justes.
On ne peut pas dire que tout est à jeter, il y avait de bonnes idées, notamment sur la maternité, ou son absence (une fois de plus on sent l'écrivaine derrière tout ça, et on imagine qu'elle se nourrit de son expérience pour son oeuvre).
Malgré la différence avec les trois premiers tomes, on apprécie de pouvoir terminer cette saga, on se souviendra surtout des belles images et de l'ambiance qui animaient les premiers et des personnages qui ont joliment accompagné une première semaine de confinement déconcertante.