Pour pas se prendre la tête
Bernard est un homme ordinaire. La cinquantaine banale à l'image de son quotidien totalement quelconque, il va coup sur coup perdre sa femme qui en a envie qu'on lui fasse l'amour, son emploi dans une banque qui réduit ses effectifs et les quelques espoirs qu'il avait encore dans une vie toute formatée. Suivra le lent retour vers un avenir meilleur...
La première pensée que j'ai eu en refermant le nouveau roman de David Foenkinos a été : "Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir dire ?" En effet, le livre n'est pas nul mais ce n'est pas un chef d'oeuvre non plus. Ca se lit très facilement et je pense que je l''oublierai aussi vite. L'histoire m'a diverti sans pour autant me passionner totalement, au point d'oublier d'aller me coucher. C'est écrit simple, sautillant, et possède un avantage énorme : on peut arrêter la lecture n'importe quand. Dès qu'on s'y remet, on n'a pas à rassembler ses neurones pour retrouver la trame, ça coule comme dans une série télé américaine. Je suis même sûr qu'on pourrait le commencer à la page 100, on serait tout autant accroché.... Oui, parce que l'on est quand même accroché parce que David Foenkinos a un certain savoir-faire, un talent d'observateur évident. Il sait rendre attachant le moindre personnage falot en l'agrémentant de petits détails piqués dans la vie de tous les jours, lui donnant un petit supplément d'âme touchant le lecteur qui bien entendu se reconnait un petit peu. C'est particulièrement vrai dans la première partie du livre, assez réussie je dois l'avouer dans la description et la mise en place de ce pauvre Bernard. C'est drôle, tendre, enlevé. Les deux parties suivantes ont du mal à garder le tempo et s'enlisent un peu dans le convenu, s'essayant à quelques petites situations boulevardières, un peu plus mélancolique aussi, entre comédie romantique et étude psychologique. L'intérêt du départ tombe un peu mais nous emmène toutefois vers une fin qui a su éviter le piège du rose bonbon vers lequel on sentait le roman s'acheminer.
La lecture fut simple, pas désagréable et sympathique comme l'auteur, car, et cela revient souvent dans les articles de presse, Mr Foenkinos est une personne sympathique ! (Je le confirme volontiers pour l'avoir croisé dans un jury littéraire). Il aime ses personnages comme ses lecteurs qui le lui rendent bien en faisant un triomphe à chacune de ses nouvelles parutions.
La fin sur le blog