Première incursion dans l'univers de Katerine Pancol.
Au pays de Katy (comme dans tous les pays), il y a les méchants et les gentils, que l'on reconnaît facilement de par leur rapport à l'argent. Les méchants aiment beaucoup l'argent (comme Isis la milf), tandis que les gentils préfèrent le dépenser pour leurs amis (comme Joséphine, et sa folie Leroy-Merlin pour sa concierge).
Comme dans la vie, la vraie (Auchan),il s'agit donc de décrire les interactions entre petites gens et grandes vanités, mais avec une tel parti pris qu'elles ne tolèrent aucune nuance, aucune surprise psychologique. Pancol a ses personnages chouchous, qu'elle arrive à rendre niais et détestables à trop vouloir nous les faire aimer par la force. A la fin, les gentils sont amoureux et les méchants, morts ou en prison ; la profonde analyse de 600 pages se concluant sur l'hypothèse que, peut-être, la méchanceté découle parfois des souffrances de l'enfance. Incroyable.
Reste qu'à défaut d'être très intelligente, cette petite peinture sociale est globalement plaisante à lire, avec juste ce qu'il faut de petits rebondissements quotidiens pour nous donner envie de connaître la suite. Dommage donc, que Pancol ne sache faire preuve de la même modestie dont elle aime à parer ses personnages. Ainsi, sans prévenir, débarquent des anges, des guérisseuse vaudous et des tueurs en série qui transforment notre chronique de paillasson mignonne en parodie grotesque et racoleuse. A la demande de son éditeur, la douce Katerine a donc garni son roman de bébés surnaturels (pour faire comme Weber), de tueurs en série névrotiques (coucou Vargas), de scènes dans le milieu de la haute-couture branchouille (on n'aime pas les riches, mais ça marche chez Levy, donc bon...) et, cerise sur le gâteau, de relations sado-masochistes avec cravache incluse qui fleurent bon l'ère du temps. Le tout paraît trop bricolé pour ne pas mériter quelques sourcillements incrédules de la part du lecteur, qui frôle l'overdose dans les dernières pages. Le tout dans un style qui, se voulant être la langue des vraies gens, n'hésite pas à faire prononcer aux personnages des métaphores très ampoulées (mention spéciale à "Elle a ramoné mon coeur", que vous employez sans doute tous les jours).
Pas insupportable mais pas inoubliable non plus, cette "Valse" est juste assez agréable pour ne pas rendre réfractaire à l'idée de lire les "Écureuils", un jour ou l'autre.