En cette époque troublée d'obsession consumériste un roman traitant de l'ortho-anorexie n'est que chose due ! Pourtant, la description du calvaire de Yeong-hye, porté par une belle écriture limpide, n'a apparemment pas de visée pédagogique ou spirituelle - à moins que l'on ne considère que le fait de prêter sa parole à une névrosée du bol alimentaire peut constituer un acte de poésie pure. En tout cas, les familiers de l'anorexie la reconnaîtront dans ce portrait sensible. Point de psychologie, de sociologie ou de suspense, mais des visions, des sensations, des mouvements de conscience qui semblent se suffire à eux-mêmes. Fantômes, fous, leurres? Mais la vie et la mort ne sont-elles pas des facettes l'une de l'autre ? Pourquoi en vouloir davantage ?