Un archéologue affable sort de Paris pour explorer le Canigou et, dans ses recherches, se frotte à une statue de Vénus à l’air menaçant et à la beauté captivante. Il en ressort comme hypontisé et elle ne quitte plus ses pensées.
« Une statue menaçante ?! Peuh, impossible, elle n’a pas de globules rouges ! » péroreraient les gens qui ont fait S pour répondre à cette proposition et montrer qu’ils font des études. Mais la plèbe villageoise, elle, elle sait la vérité derrière le bronze : la statue est maudite, globules rouges ou pas ! L’archéologue est aussi un gars qui a fait des études, il refuse de croire à de telles billevesées d’esprits sauvages, et quand il en fait écho à la famille qui l’accueille, mes très bourgeois De Peyrehorade, s’en esclaffent à qui mieux-mieux.
Peyrehorade père et fils ne se vouent qu’à un saint : l’argent. Le rejeton dédaigne sa future épouse à travers qui il ne voit que le côté pécunier, quant au géniteur, il n’en pense pas moins. Sacrifier l’amour du mariage sur l’autel de l’argent, blasphème absolu pour Vénus, la déesse de l’amour. Les deux Peyrehorade sont mortellement punis pour leur avidité, et l’archélogue qui a fait S se trouve face à ce que la science ne peut pas expliquer : une statue qui se déplace d’elle-même et qui tue des macronistes.
Mérimée sait doser le surnaturel avec l’angoisse à travers une narration simple et efficace. La statue est mystifiée et demeure un danger constant sans être vraiment montrée. L’ambivalence des classes sociales est bien représentée, on voit les aisés rire de la statue et les pauvres s’en méfier. Une nouvelle classique du fantastique qui se lit rapidement et laisse une agréable impression.