Alors il faut commencer par reconnaître les indéniables qualités de ce bouquin : il tient en haleine et l’ambiance est prenante.
Mais voilà, à part ça je ne comprend pas l’engouement pour ce livre. Je ne trouve pas que le style soit excellent. Les passages de descriptions amoureuses sont même carrément tarte à la crème. Les personnages sont caricaturaux, on ne s’y attache pas car on y croit pas.
À la rigueur, ça aurait pu s’arrêter là. Mais en plus de me décevoir, le livre m’a carrément énervée. Car il romantisme une relation entre un homme de 35 ans et une gamine de 15 ans. La relation est constamment justifiée par la pureté d’un sentiment amoureux qu’ils auraient ressenti l’un pour l’autre. De manière général dans ce livre tout tourne autour des hommes et de leur nombril. Nola n’existe pas parce qu’elle est un personnage à part entière (une fille avec des envies propres, passions, un avis sur les choses par exemple?). Elle n’existe que comme amoureuse et comme assistante du grand Harry quebert. Il l’aime car elle va l’aider à être un grand écrivain. C’est fou de voir déversé sur 670 pages des fantasmes aussi rétrogrades de femmes objet sans volonté propre qui sont juste des faire-valoir qui permettent au génie des hommes de s’exprimer. C’est encore plus fou quand le fantasme en question est une gamine de 15 ans.
Le génie des deux écrivains est décrit en long en large en en travers à longueur de page. Dicker se projette tellement dans personnage principal qu’il est difficile de pas lever les yeux aux ciels en lisant certains passages effarants tant ils manquent de modestie: « vous avez un talent fou monsieur Goldman » s’entend il dire sur 670 pages (sérieusement, son immense talent nous est rappellé une page sur deux). Bien sur le personnage est… jeune (comme l’auteur), beau, talentueux, déterminé, compréhensif, sportif.
Avec tout ça, je ne comprend juste pas le succès du livre. Certes il y a une histoire, mais Il manque quand même quelques ingrédients essentiels : du style, des personnages et un peu de modestie.
Ça passera le temps mais ça n’est pas de la grande littérature