De Romain Gary jusqu'ici, je n'avais lu que le magnifique et universel "Les Racines du ciel", son premier Prix Goncourt, et c'est une totale coïncidence si comme deuxième roman j'ai lu son deuxième Prix Goncourt, le seul deuxième Prix Goncourt de l'Histoire pour un seul et même auteur mystification émileajarienne oblige...
L'amour de l'être humain, l'amour de la vie tout court d'Emil... de Romain Gary transparaît ici dans ce qui aurait pu aussi s’intituler "L'amour en soi" surtout que c'est à travers le regard d'un jeune adolescent d'origine arabe qui ne se permet aucun jugement autre que d'apparence naïve mais au fond pragmatique sur le monde dans lequel il vit, les putes, les fils de pute, les macs, les immigrés et bien sûr les anciennes putes, qui s'occupent des enfants de putes, en particulier une ancienne pute, Madame Rosa, juive rescapée d'Auschwitz...
La force du roman réside surtout sur l'attachement entre ses deux personnages, et sur celui que le lecteur a pour eux...
"La Vie devant soi" est un petit (surtout par l'épaisseur !!!) livre fort, humain et émouvant.