Un très mauvais vidéaste avait expliqué que les jurés du Goncourt était des incompétents de ne pas avoir fait le rapprochement entre Ajar et Gary tant la proximité entre la Vie devant soi et les autres livres de Gary était grande. Rien n'est moins sûr ! Si le thème du rapport à la mère dans La Vie devant soi et La promesse de l'aube est peut-être abordée d'une manière similaire (ça fait trop longtemps que j'ai lu la promesse de l'aube), le style est complètement différent.
Ici, on a un enfant un peu illettré qui s'exprime et les fautes de français sont légions. Il confond des mots (habitude/hébétude), tord la grammaire ("dont j'ai eu l'honneur") et a une manière confuse de construire ses drôles de réflexions . J'aime particulièrement le motif de "se défendre avec le cul" (pour parler des prostitués mais pas que) qui revient récurremment.
Si au début, j'ai eu un peu de mal à rentrer dans ce style, on finit vite par s'y habituer et par être sensible de sa manière naïve de dire que la vie c'est de la merde. L'histoire est assez simple et on ne tombe pas de notre chaise mais moi ça m'a suffit, et ça m'a touché.