La vie extraterrestre ?!... Quelle rigolade ! Nous voilà revenu aux années 50 et aux fantasmes des OVNI, le ciel en regorgeait, il y avait des petits bonshommes verts partout. Je m’en souviens, j’y étais…
Allons, soyons sérieux ! Tout le monde sait ça : « Nous sommes seuls dans l’univers ! ».
Et vous savez pourquoi nous sommes seuls ? Parce que si on ne l’était pas… ce serait ÉCRIT dans le Livre !
Il n’y a plus qu’à s’incliner.
Et le Paradoxe de Fermi, c’est écrit... Et le système de Ptolémée, c’est écrit…
Bon, aller, je blague, je blague ! Je vais m’attirer quelque foudre, dont je n’ai rien à foudre…
L’auteur de ce livre ne se laisse pas influencer par ce qui a été écrit il y a quelques milliers d’années par des gens qui détenaient le savoir d’une époque. Il se base sur ce que l’on sait, aujourd’hui. Et ce que l’on sait aujourd’hui c’est que des systèmes solaires semblables au nôtre, on en a dénombré des milliers, dans notre petit coin d’univers, et que la plupart abritent des planètes. Et qu’au « 21 mars 2022, la barre symbolique des 5000 exoplanètes formellement identifiées venait d’être franchie » (https://www.sciencesetavenir.fr/espace/vie-extraterrestre/plus-de-5000-exoplanetes-decouvertes-et-forcement-quelque-part-une-forme-de-vie_162352). Et qu’il n’y a aucune raison pour que le compteur s’arrête, vu que nous n’avons examiné qu’une toute petite partie de notre galaxie et qu’il existe des milliards de galaxies semblables à la nôtre.
« La vie existe ailleurs dans l’univers ; le contraire serait impensable. » C’est par ces mots que débute l’introduction du livre d’Arik Kershenbaum.
Le Dr Arik Kershenbaum est zoologiste. Il a obtenu son doctorat à l'Université de Haïfa en Israël. Il a étudié la communication vocale animale au cours des 10 dernières années et a publié plus de 20 publications académiques sur le sujet. Il s'est concentré sur la communication vocale chez les loups et les dauphins. Il est chargé de cours et membre du Girton College de l'Université de Cambridge. Et membre du conseil consultatif international de METI.org, un groupe de réflexion sur le thème de la Messagerie Extraterrestre Intelligence. Apparemment, il n’a rien d’un hurluberlu…
Partant du principe que les lois de l’évolution régies par la sélection naturelle sont tout aussi universelles que celles de la physique ou de la chimie, l’auteur montre pourquoi l’examen des exemples liés à la Terre sont utiles pour comprendre la vie sur d’autres planètes. En partant de là, il imagine comment les extraterrestres sont sensés se déplacer et communiquer. Comment ils effectuent les échanges d’informations. Puis viennent des réflexions sur la vie artificielle (robots, ordinateurs) qui pourrait peupler certains mondes, et enfin quel est le propre de l’homme et comment définir notre humanité ?
Vous voyez, un vaste programme ! Mais ne vous attendez pas à un portrait-robot du parfait alien, à son aspect physique détaillé, à savoir comment il se reproduit, s’il fait l’amour ou s’il a une vie de famille…
À vous de jouer, si la lecture vous tente. C’est du sérieux, on ne s’ennuie pas et on en ressort sacrément moins bête, je ne vous en dirai pas plus.
Si, par contre, vous souhaitez un peu plus de détails, sans pour autant vous atteler au bouquin… Alors, soulevez le "Spoiler" (après la conclusion), je vais vous faire une sorte de compte-rendu, dans la mesure de mes moyens… (Et non, je ne vous demanderai pas de vous abonner à mon Blog pour lire la suite ! ...)
En conclusion, nous savons déjà que le nombre d’exoplanètes est incalculable et qu’il est quasi impossible que la vie ne soit pas apparue sur nombre d’entre-elles. Que cette vie ait évolué au point d’atteindre ce que nous appelons « vie intelligente » permettant d’entrer en communication est une hypothèse déjà plus incertaine.
Mais si cette intelligence est orientée vers des résolutions de problèmes similaires aux nôtres, alors humains et extraterrestres auront quelque chose en commun, ils pourront avoir un aspect physique différent du nôtre, mais leur comportement – façon de se déplacer, de se nourrir et de se sociabiliser – sera semblable au nôtre. Les lois de l’évolution qui font ce que nous sommes pousseront les êtres vivants sur d’autres planètes à nous ressembler.
Mais nous devons nous ouvrir à la diversité. Sur Terre, la vie a évolué en suivant des directions incroyablement diverses. Les autres animaux ne sont ni « moins évolués » ni inférieurs aux humains. Ils ont évolué pour s’adapter au mieux à leur environnement sans avoir besoin de notre technologie et sans ce langage qui nous différencie tant des autres créatures terrestres.
Laissons le mot de la fin à l’auteur :
« La découverte de planètes habitées aura de profonds impacts sur notre vision du monde. Et si nous découvrons que nous ne sommes pas la seule espèce intelligente de l’Univers, notre perception de qui nous sommes et de la raison pour laquelle nous sommes ici sera complètement bouleversée. »
Si vous dévoilez le « spoiler », c’est que vous souhaitez en savoir davantage, sans vous confronter à la lecture du livre. Alors je vais essayer de le faire pour vous et d’extraire la substantifique moelle de ce qu’a voulu dire l’auteur, bien que je ne sois ni zoologiste, ni biologiste mais simplement un amateur de rationalité. Mais avant toute chose, je tiens à préciser qu’il s’agit de la quatrième "mouture" de mes notes (qui au départ comptaient plus de 7000 mots) qui ne me donne toujours pas satisfaction. L’ouvrage est si riche que je vous conseille vraiment de le lire.
Reprenons tout depuis le début. Où Arik Kershenbaum s’attache à montrer que les lois de la biologie sont les mêmes pour tous les êtres vivants, ici et ailleurs. Et quelles sont ces lois ?
Et, tout d’abord, nous l’avons vu en introduction, les planètes extérieures au système solaire sont innombrables et, même si nous ne savons pas encore expliquer comment la vie est apparue, elle a éclos au moins une fois dans l’Univers ; nous en sommes la preuve. Et aucune raison ne permet d’affirmer que nous soyons une exception.
Le monde scientifique est quasi unanime pour considérer que les lois de la physique et de la chimie sont univoques et universelles. Pourquoi la biologie, plus que les autres disciplines, ne le serait-elle pas ? Les lois de la nature, physiques, chimiques et biologiques, ne sont-elles pas communes à tout l’Univers ? Pour quelle raison la Terre serait-elle exceptionnelle au point que les règles y soient radicalement différentes des autres planètes ?
Mais alors, quelles sont donc ces lois universelles de la biologie ? La première, et la plus importante, est que la vie évolue par sélection naturelle.
La vie commence par quelque chose de simple (organisme monocellulaire). La complexité doit émerger progressivement par elle-même. La sélection naturelle est la réponse universelle. « Elle est incontournable pour expliquer le fait que la vie sur Terre est plus complexe aujourd’hui qu’elle ne l’était lors de son apparition, il y a 3,5 milliards d’années. »
La sélection naturelle induit l’évolution, or, l’évolution aboutir à des résultats similaires dans des environnements similaires. C’est ainsi que des espèces très différentes ont évolué vers la capacité au vol, par exemple : « Face à des défis environnementaux analogues, les réponses avantageuses sont similaires. En effet, il est fort probable qu’un problème donné ne possède qu’un nombre limité de solutions. Si tel est le cas, il n’est pas étonnant à ce que les oiseaux, les chauves-souris, les ptérosaures et les insectes soient parvenus à des fonctions similaires, bien que sous des formes différentes. »
300 ans avant J.-C., Aristote a essayé de classifier les créatures vivantes en suivant une échelle de perfection allant des plantes à l'homme. Il pose comme distinctions de base le genre et l'espèce, l'espèce étant une subdivision du genre. Pour lui, les espèces sont fixes et immuables. Avec Darwin la classification des organismes vivants prend une nouvelle orientation : la classification est fondée sur la lignée et non plus sur la forme ou la fonction. La question n’est plus de savoir si le dauphin se comporte comme un poisson, mais s’il est apparenté à un poisson. Une classification fondée uniquement sur la lignée, et non sur la forme ou la fonction, exclurait tous les extraterrestres de la catégorie des « animaux ». D’où la question éthique :
Devrons-nous traiter un extraterrestre comme un « animal » ?
Trois paragraphes plus hauts, on a vu que la vie a commencé par des organismes monocellulaires, qui n’avaient pas forcément la bougeotte, mais à partir du moment où certains ont trouvé que le Soleil leur fournissait moins d’énergie que s’ils "dévoraient" l’organisme voisin, le jeu du prédateur et de la proie était lancé. Et donc les prédateurs se déplacent pour atteindre les proies, lesquelles se déplacent pour échapper aux prédateurs : « les animaux se déplacent non pas parce qu’ils en ont la possibilité, mais parce qu’ils y sont forcés. »
Comme on l’a vu plus haut pour le vol, la plupart des animaux vont développer des pattes qui vont leur permettre de bouger, mais les membres des mammifères n’ont absolument rien à voir avec ceux des araignées, par exemple : « Les pattes de vertébrés sont comme elles sont parce que les poissons ont des os, et non parce qu’elles constituent la meilleure façon d’aboutir à un guépard capable d’atteindre 100 km/h. Les pattes d’arthropodes sont ce qu’elles sont parce qu’un exosquelette évite à l’animal de se dessécher sur la terre ferme, et la capacité à ne pas se dessécher a été la clé du succès phénoménal de ces animaux. »
De sorte que les formes de vie extraterrestre seront très probablement munies de pattes, mais dont la structure dépendra de leur propre histoire évolutive.
Quand nous rencontrerons nos voisins intersidéraux, comment pourrons-nous communiquer ?
Observons comment font les animaux, sur Terre. Ils utilisent des signaux sonores qui semblent tout indiqué pour n’importe quel type de communication, indépendamment de l’histoire évolutive d’une planète, mais « sur une planète à l’atmosphère très ténue telle Mars, le son ne se propage pratiquement pas. »
Il y a six millions d’années, nos ancêtres communiquaient principalement par signaux visuels. Mais si la lumière présente l’avantage de l’instantanéité, nous ne pouvons pas voir au travers d’obstacles opaques ou lors d’absence d’éclairage.
Sur Terre la communication à l’aide d’un langage olfactif est fréquemment utilisée chez les animaux pour marquer un territoire, attirer un partenaire, identifier un membre de la communauté ou marquer le chemin vers une ressource comme chez les fourmis.
Quant à la communication électrique, elle semble presque idéale pour l’évolution d’un langage chez diverses espèces de poissons observés sur Terre. Mais c’est un système qui n’est susceptible d’évoluer que s’il existe une pression évolutive très forte, c’est-à-dire si les animaux n’ont pas d’autres choix.
Bien. Les exoplanètes sont innombrables. C’est un fait. Il serait absurde de penser qu’aucune d’elles ne pourraient accueillir la vie (sauf la Terre !). Ces êtres vivants évoluent pour être toujours mieux adaptés à leur environnement, ils se déplacent pour chercher leur nourriture ou éviter les prédateurs, ils ont les moyens de communiquer, et pourquoi ne seraient-ils pas intelligents ? « Il serait terriblement orgueilleux et nombriliste de penser que l’intelligence humaine est une fin en soi, et que l’évolution aurait tourné à plein régime pendant 3,5 milliards d’années dans le seul but de produire ce fruit tant attendu ! »
Néanmoins, si l’intelligence est une capacité générale, et donc universelle, qui ne varie qu’en niveau, et non en qualité, alors celle des extraterrestres sera similaire à la nôtre. Mais si elle est liée aux problèmes particuliers qu’un animal doit résoudre, alors il est fort possible qu’elle repose sur des expériences si fondamentalement différentes des nôtres que la compréhension, voire la reconnaissance de l’intelligence extraterrestre soit utopique.
Nous l’avons vu, les animaux terrestres échangent des signaux, mais il ne s’agit pas à proprement parler de langage. Il s’agit principalement de prévenir les membres du groupe de l’imminence d’un danger, de la découverte de nourriture, d’un appel vers un partenaire, etc.
Sur Terre, seule l’espèce humaine possède un langage complexe, « Quelque chose s’est produit, quelque chose de spécial, pour pousser nos ancêtres sur la voie de l’évolution du langage. Nous ne savons pas quel est le déclencheur, mais il doit s’agir d’un évènement rare, puisque la plupart des espèces ne l’expérimentent pas. » Ce qui pose la question du langage extraterrestre…
Nous voici arrivés pratiquement au terme du voyage, j’évoquerai juste pour la forme les deux derniers chapitres. Celui sur l’intelligence artificielle : imaginons que des civilisations extraterrestres, très avancées, aient créé des plantes et des animaux artificiels s’autoreproduisant à tel point que les extraterrestres « autochtones » se retrouvent dépassés et remplacés par leurs créations « On aboutirait alors au scénario de civilisations uniquement composé d’organismes artificiels qui se nourrissent, se reproduisent, se battent et coopèrent, aucune des créatures de ces mondes n’ayant évolué "naturellement". »
Et le dernier chapitre sur « L’humanité est-elle le propre de l’homme ? » pour lequel je prierai les curieux de se référer au chapitre du livre, car la question « Les extraterrestres sont-ils des personnes ? » est à traiter différemment de « Les extraterrestres sont-ils des êtres humains ? ». Ici le concept de « personne » ayant une signification essentiellement juridique et philosophique.
Franchement, je ne suis pas certain que, si un jour nous recevions une délégation des « Envahisseurs Galactiques », nous ayons l’occasion de brandir la Déclaration « universelle » des droits de « l’Homme » des Nations-Unies de 1948 !...
Alors que j’aurais souhaité rendre-compte de la richesse de ce livre avec plus de brio, j’espère que vous pardonnerez ma maladresse et, peut-être, voudrez-vous avoir plus d’éclaircissements en allant à la source. Alors, n’hésitez pas, lisez le livre, vous ne le regretterez pas.
Quelques extraits dans la liste Q - FRAGMENTS