Court texte de Sénèque où celui-ci parle, plus que de la vie heureuse, de la vie du sage et essaye de se justifier avant tout. En effet, le traité se divise en deux parties, plus ou moins mélangées.
La première s'intéresse à l'opposition face aux hédonistes où Sénèque montre pourquoi, aux niveaux épistémologique et ontologique, la vertu ne peut se lier au plaisir. Sénèque savait qu'Épicure n'est pas du genre à justifier les exagérations des épicuriens et le romain arrive à séparer le philosophe de ses mauvais disciples.
La seconde, plus médiocre, met à la mal la philosophie. Loin du stoïcisme qu'il entend défendre (et faisant plusieurs contre-sens sur la volonté et sur le bien notamment), Sénèque veut montrer qu'un sage peut posséder des richesses, qu'il peut désirer des biens. Enfin il souligne qu'on ne doit pas accuser les philosophes de ne vivre selon les préceptes qu'ils défendent, car ils peuvent échouer, fauter et ils ne sont pas parfaits.
C'est un texte philosophiquement très moyen, honnêtement même assez médiocre tant Sénèque essaye de défendre son style de vie. Plutôt que de vouloir encore s'améliorer, Sénèque préfère justifier sa hauteur de qualité et se défendre de ses faiblesses.
Fondamentalement Sénèque a offert tant de textes plus profonds, plus justes, plus intéressant. On dirait que se sachant limite, Sénèque offre sa pire défense.
Superficiel, ayant peu de puissance philosophique, des arguments moyens, des contradictions, un propos peu intéressant et un style assez faible pour Sénèque, La Vie Heureuse, malgré l'intérêt forcé d'un texte philosophique, fait parti des rares textes de Sénèque qu'on peut se permettre d'oublier.