Ove, c’est le vieux voisin que personne ne veut… jusqu’à ce qu’on l’adore. Celui qui grogne quand ta voiture est mal garée de 2 cm, qui vérifie la solidité des portails à coups de pied, qui regarde le monde moderne avec la tendresse d’un gardien de cimetière. Bref, Ove, c’est un condensé de mauvaise humeur ambulante, mais sous cette carapace de vieux grincheux, Fredrik Backman cache une des plus belles histoires d’humanité qu’on puisse lire.
Dès les premières pages, on sent qu’Ove a tout du stéréotype du retraité acariâtre : routines millimétrées, hostilité assumée envers toute forme de nouveauté, et un talent particulier pour juger les gens en moins de trois secondes chrono. Mais l’arrivée d’une famille de voisins (et d’un chat cabossé) va fissurer cette armure de mauvaise foi, et ce qui aurait pu être une simple comédie feel-good devient une chronique douce-amère sur la solitude, le deuil et l’amour inconditionnel.
La force du roman ? Son équilibre entre drôlerie et émotion. Ove est exaspérant, parfois odieux, mais impossible à détester, parce que chaque coup de gueule cache une blessure, une histoire, un amour perdu. Backman tisse un récit simple mais profondément touchant, où chaque râlerie d’Ove devient un pas de plus vers la compréhension de son passé.
Alors oui, certains passages sont prévisibles, un peu cousus de fil blanc, et parfois on sent que l’auteur appuie un peu trop sur la corde sensible. Mais au final, ça marche. Parce qu’on finit par aimer ce vieux grincheux malgré lui, par s’attacher à ses principes d’un autre temps, et surtout, par comprendre que derrière chaque "vieux con" se cache une histoire qu’on aurait tort d’ignorer.
Bref, La vie selon Ove, c’est une leçon de tendresse déguisée en comédie grinçante, un roman qui te fait sourire, râler et (peut-être) verser une petite larme… exactement comme Ove lui-même.