Ce roman, c’est celui d’un homme qui se cherche. Max est en dépression depuis 6 mois : il a des dizaines d’amis Facebook mais un seul capable d’écouter ses problèmes, sa femme et sa fille ont déménagé à l’autre bout du pays, son père vit à l’autre bout du monde, il est seul. Terriblement seul. Tellement seul que lorsqu’il accepte une mission de vendeur de brosses à dents à travers le pays, il en vient à tomber amoureux de son GPS, prénommé Emma en l’honneur de Jane Austen (ça, ça devrait plaire à quelques un[e]s d’entre vous !) :

Ah, je ne vous avais pas dit qu’elle s’appelait Emma ? Je venais de passer près d’une heure à décider comment j’allais l’appeler. J’avais choisi Emma parce que ça a toujours été un de mes prénoms préférés. Ça tenait en partie au souvenir de Jane Austen que j’avais dû lire pour le brevet : je l’avais détesté, ce livre (un des romans favoris de Caroline, soit dit en passant), et je n’avais pas eu la moyenne à l’examen mais, allez savoir pourquoi, le prénom de l’héroïne s’était imprimé dans ma mémoire comme un emblème de classe et de raffinement.

Il prend pleinement conscience de sa solitude durant un séjour en Australie, chez son père. Là, dans un restaurant, il aperçoit une mère et sa fille qui jouent aux cartes. Il émane d’elle un telle complicité que cela bouleverse Max. Une fois rentré dans son pays, il continue à être obsédé par cette image. Cela le pousse à faire le ménage dans sa vie : il renoue avec de vieux amis, fait la paix avec son père, découvre la vérité sur sa naissance. Il tente désespérément de retrouver qui il est et quel sens donner à sa vie. Il va même jusqu’à retourner en Australie, simplement pour retrouver cette femme. Or, arrivé tout près du but, il va connaître un curieux retournement de situation !

Une fois encore, à travers les rencontres et les réflexions de Max, Jonathan Coe nous fait la critique de la société anglaise. Cette fois-ci, il s’attaque plus spécifiquement à la société de consommation, à l’uniformisation des goûts (les mêmes magasins, la même nourriture partout) et à la disparition des petites entreprises au profit des grandes enseignes.

Dans ce roman, on retrouve également l’humour et le cynisme propres à Coe. Qu’est-ce que j’ai pu rire devant les situations loufoques dans lesquelles se mettaient Max et devant le caractère pathétique qui émane de lui !

Par contre, j’ai trouvé quelques longueurs à ce roman : les discussions avec Emma, même si elles étaient drôles deux minutes m’ont parfois exaspérée. La chute, également, m’a déconcertée. Pourquoi amener du fantastique dans un roman si ancré dans le réalisme ? Je n’adhère pas forcément.

Cela reste néanmoins un très bon roman !
Maghily
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le 10 nov. 2013

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