L’auteur a vendu deux cents millions d’exemplaires de San-Antonio, série qui l’a rendu célèbre et riche et dont le succès restera à la postérité. D’ailleurs, si vous passez par Bourgoin-Jallieu, dans l’Isère, vous pourrez admirer, près de la médiathèque, un monument de marbre rose où l’on a gravé les 175 titres des aventures du fringant commissaire. Le sculpteur l’a nommé malicieusement Objet-Dard.
Il a signé quantité d’autres romans sous son vrai nom, Frédéric Dard, mais pour prolonger le succès foudroyant de la signature San-Antonio, il a écrit aussi de magnifiques récits que la critique et le public, habitués aux délires verbaux et autres calembours, ont plus ou moins boudés.
La vieille qui marchait dans la mer est une histoire grinçante qui aborde le thème de la vieillesse sans rien occulter, la sexualité est décrite sans fards. Paru il y a 25 ans ce roman est visionnaire puisqu’il anticipe les changements des moeurs et des mentalités que l’on a connu depuis.
Dard aborde aussi le problème de la mémoire, l’héroïne, Lady M, vit dans un passé qu’elle réinvente, elle se fabrique des souvenirs pour rester la femme qu’elle a été mais qu’elle ne sera jamais plus.
Dans ce merveilleux roman, Dard sait nous faire rire, il est un maître dans sa catégorie, mais il sait nous émouvoir, un talent que beaucoup de ses lecteurs habituels ne connaissaient pas.
Une oeuvre inclassable qu’il faut avoir lu pour apprécier vraiment le talent d’un grand écrivain quelquefois sous-estimé.
La vieille qui marchait dans la mer fait partie des six romans que j’emmène sur une île déserte.