Habitué à garder les recueils de nouvelles pour les picorer nouvelle par nouvelle, celui ci est le premier que je lis en enchainant toutes les nouvelles du recueil d'une traite.
Des lieux barcelonais et des personnages récurrents, des noms similaires qui, bien que dans des contextes narratifs différent, semblent parfois liés. L'envie d'y trouver des liens, de constituer une chronologie un peu similaire au travail de généalogie qu'avait pu me donner envie de faire la lecture de Cent ans de solitude.
Mais en réalité il n'y a pas de liens à faire d'une nouvelle à l'autre, si ce n'est ceux sur l'auteur que ces nouvelles m'ont permis de découvrir. C'est troublant mais j'ai l'impression de l'avoir vu se dévoiler au fil de la lecture de ce recueil. Je n'avais jamais vu le recueil de nouvelles comme cela, mais ici j'ai ressenti l'impression de rentrer dans l'intimité de l'auteur. De toucher du doigts par ces nouvelles l'ensemble des vies qu'il a eu ou pu avoir, ainsi qu'une ébauche du processus créatif de ses plus célèbres romans. Peut etre que le fait que ce soit le dernier livre qu'il nous aura laissé sur cette planère rajoute de l'emotion à ce sentiment. Un recueil avec une note de l'éditeur en préface : des nouvelles réunies ici post-mortem, les derniers écrits de sa main qu'on aura la chance de lire. Il y a de ça 48h je n'avais jamais lu cet auteur, aujourd'hui en refermant ce recueil je regrette sa mort.
L'avantage en commençant mon parcours Zafónien par ce livre est qu'il me reste tout le reste à lire et une chose est sûre, c'est que je lirais le Cycle du Cimetière des livres oubliés. Heureux de cette entrée dans l'univers de Carlos Ruiz Zafón, un contemporain qui fait du bien à la littérature.