Rien qu'en pensant à ce premier tome, j'ai envie de pleurer tellement j'ai passé un moment extraordinaire et unique en compagnie de nos héros. Cette trilogie a vraiment marqué mon enfance, ce fut donc un régal de la relire une fois de plus.


Le monde créé par l'auteur est très original et innovant. Imaginez un monde où vous entendez les pensées de chaque personne... il y a de quoi rendre fou !
« Le Bruit, c'est du bruit. Ça craque et ça crépite et ça finit généralement par une grande purée de sons et de pensées et d'images, et la moitié du temps, impossible d'y comprendre quelque chose. (...) Le Bruit, c'est un homme non filtré, et sans filtre, un homme, c'est rien qu'un chaos sur pattes. »


Todd est un garçon qui se sent terriblement seul, la souffrance qu'il ressent m'a déchiré et anéanti. Je ne compte même plus le nombre de fois où j'ai pleuré tellement on ressent sa souffrance comme si elle était nôtre. C'est un héros énormément touchant et sincère. Dès le début on ressent sa solitude, car Todd est le dernier "enfant" de Prentissville. Il ne sera considéré comme un homme que dans un mois, à ses 13 ans (je sais, c'est trop jeune). Lorsqu'un jour il entend un trou dans le Bruit, il est obligé de fuir tous ceux qu'il aime. On a envie de le prendre dans nos bras, et de l'encourager en lui disant que tout sera bientôt fini... sauf que rien n'est prêt à se terminer - ce n'est que le début.
« La vie est pas juste. Non. Jamais.
Elle est vide et débile avec rien que de la souffrance et de la douleur et des gens qui veulent vous faire du mal. Vous pouvez pas aimer rien ni personne à cause que tout vous sera enlevé ou détruit et que vous vous retrouvez seul et obligé de lutter sans cesse, de courir sans cesse pour rester en vie. »


Lors de sa fuite éperdue, Todd rencontre Viola. Au début on ne l'apprécie pas vraiment, trop distante, trop froide. On ne connaît pas ses émotions comme pour Todd. Mais très vite, le destin s'acharne sur eux, ils n'ont plus personne, ils n'ont plus de "chez eux", alors ils se rapprochent, se sauvent la vie mutuellement, et une amitié sincère , poussé par le désespoir et la solitude, va se créer entre eux. Alors Viola trouve une place tout aussi importante que Todd dans nos coeurs.


Je ne peux pas ne pas parler de Manchee, le fidèle compagnon de Todd. Manchee. Manchee. Manchee. «Ce purain de bon chien». Rien qu'en pensant à lui mon petit coeur se serre. Qui eut cru qu'on puisse s'attacher autant à un chien ?


L'écriture est magnifique mais assez spéciale car Todd notre narrateur ne sait pas lire ni écrire, certains mots sont donc mal orthographiés et la syntaxe est assez tordue... C'est un pari risqué que fait l'auteur, mais pour moi cette particularité est un de ces petits éléments qui rendent ce livre unique. L'écriture est donc très orale, l'auteur écrit : « cémitiaire » pour cimetière, « effarible » pour effroyable, « esplication » pour explication... Paix à l'âme du traducteur, qui a du vivre un enfer !


Ce livre est dur, triste, empli d'une souffrance et d'une violence difficilement contenue. L'auteur nous fait passer par une palette d'émotions différentes, des émotions plus brutes les unes que les autres. Vous en connaissais, vous, des livres qui vous font pleurer au bout de la page 58 (sur 441) ? (D'un autre côté, j'ai pratiquement pleuré durant toute ma lecture !)
« Être aussi prés de son silence, c'est comme si mon cœur se brisait en mille morceaux. Je le sens son silence, comme s'il m'appelait juste pour que je tombe et tombe et tombe encore plus profond. »


Le chaos en marche est la première trilogie qui m'a fait découvrir la vraie signification de "haletant" et "suspense" (et tous les synonymes qui vont avec). Encore aujourd'hui je suis bluffée de voir à quel point ce livre est prenant. Impossible de le lâcher, impossible de s'en détacher. Le suspense est maintenu à chaque page - on n'a qu'une seule envie : lire, et encore lire. Ce livre est une tornade qui nous emporte loin de la réalité.


Durant la fuite de nos héros, on place tout notre espoir dans un mot, une ville : Haven. La fin est vraiment grandiose. Dévastatrice. J'ai dû m'arrêter de lire tellement je pleurais. J'étais devenu littéralement une fontaine. Bref - une fin à la hauteur de toutes mes déespérances.


La voix du couteau est unique en son genre.
Grandiose. Dévastateur.
Lisez ce livre à tout prix. ♥


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le 7 mai 2016

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