Un marin terrestre
Cette saison, plusieurs écrivains ont choisi d'évoquer la figure du père : Amélie Nothomb, Sorj Chalandon et Marc Dugain, entre autres. Hasard sans doute, et nécessité pour des auteurs dont les...
le 30 sept. 2021
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Cette saison, plusieurs écrivains ont choisi d'évoquer la figure du père : Amélie Nothomb, Sorj Chalandon et Marc Dugain, entre autres. Hasard sans doute, et nécessité pour des auteurs dont les livres ne se ressemblent guère. Peut-être que l'année prochaine il sera essentiellement question de mères, qui sait ? Quoiqu'il en soit, le "roman" de Dugain est le seul qui a pris le parti de raconter l'entièreté de la vie de son géniteur mais il est vrai qu'elle en vaut la peine, en particulier la jeunesse, fauchée par la poliomyélite. Un handicap qui n'empêchera pas cet homme, "sur une jambe et demie", de réussir dans sa vie professionnelle et privée et de devenir une sorte de marin, comme il le souhaitait, mais sur terre, en sondant les sols de Nouvelle-Calédonie puis du Sénégal avant de travailler pour l'industrie nucléaire, tout en conservant un esprit d'humaniste. Le livre ne s'intitule pas par hasard La volonté, puisqu'il s'agit du trait de caractère majeur de ce père, brillant dans de nombreux domaines, au point que le roman frise parfois l'hagiographie. En même temps que son histoire et celle de la mère de Marc Dugain, loin d'être oubliée, l'auteur raconte une partie du XXe siècle, de la deuxième guerre mondiale au communisme, du colonialisme au triomphe de la société de consommation, sans avoir peur de légèrement pontifier ou de pratiquer le hors piste en distribuant quelques coups de griffe ici ou là, à l'encontre de Coco Chanel ou de Michel Audiard, par exemple, qui n'avaient rien demandé. S'il est vrai que le livre semble parfois survoler son sujet, sans donner par ailleurs de prénoms au père et à la mère ou à leur deux fils, un chois étrange, il reste presque constamment passionnant, ne s'attardant que peu, en définitive, sur la relation père/fils que l'on attendait de pied ferme, hormis quelques pages sur l'adolescence rebelle de celui qui deviendra l'auteur de La chambre des officiers (on comprend, en lisant La volonté, la raison de son intérêt pour les gueules cassées) et le réalisateur de L'échange des princesses et d'Eugénie Grandet (deux bons et beaux films, soit dit en passant).
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le 30 sept. 2021
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