J'ai largement préféré ce tome au précédent.
Plus "personnel", moins confus, on suit Ciri, Geralt et Yen dans leurs démêlés respectifs, la première avec sa bande de coupe-jarrets peu recommandables, le second avec sa "compagnie de l'anneau" lui courant après, mdr !, qui apporte, entre Zoltan et Jaskier, une bouffée d'humour pas forcément fine, mais toujours bienvenue, et la troisième avec les magiciennes, toutes plus retors les unes que les autres.
Il est mieux construit que le précédent, exit les ellipses à demi-compréhensibles et les péripéties wtf, c'est plus terre à terre et ça m'a mieux convenu. Non que je n'apprécie pas l'imaginaire, mais il faut que ce soit bien fait, et je ne suis toujours pas remise de l'épisode de la licorne du "temps du mépris", lol !
C'est pas mal écrit, sans plus. Je persiste à dire que ce n'est pas de la "grande" fantasy, c'est honnête, ça se laisse lire, mais ça n'a rien ni de révolutionnaire, ni d'original, c'est une quête classique, quoi...
Je vais m'attarder un peu sur le personnage de Geralt, qui, non, n'est même pas le personnage principal de l'histoire. Il est assez imbuvable... Ici, contrairement aux jeux, il en a réellement rien à carrer de la politique. Ne l'intéresse, de base, que l'argent qu'il tire de son métier de tueur de monstres. Exit les grands principes (sauf celui consistant à "sauver Ciri !"), pour l'instant du moins, ça changera peut-être dans la suite, mais jusqu'au tome 3 (de la série de romans), c'est comme ça et pas autrement.
De fait, les fans des jeux risquent d'être fort déçus : le vrai personnage principal de cette saga, sur lequel l'auteur s'attarde le plus, et s'attache à nous montrer son évolution, c'est Ciri !
Geralt, lui, n'arrête pas de râler, de dire qu'il serait mieux seul qu'avec toute cette compagnie, alors que sans eux, il aurait de nouveau fini à Brokilone. Il n'est aucunement sympathique, n'a pas d'autre but que sauver Ciri, sans jamais arriver à l'atteindre, occupé qu'il est à suivre de fausses pistes...
Ce que les jeux ont très habilement exploité pour faire une trilogie "à la CD Projekt Red", ça aussi c'est un fait. Mais qui, dans les romans, se révèle un brin agaçant...
De fait, je trouve que les meilleurs tomes écrit par Sapkowski sont ses tomes de nouvelles. Il est excellent dans ce domaine. Bien meilleur que dans la série de romans. Même si ça reste plutôt de la bonne fantasy, de mon point de vue, sans les jeux vidéos (qui aident grandement à la compréhension géo-politique, justement), cette série n'aurait pas eu le retentissement mondial qu'elle a actuellement. L'auteur, au lieu de râler, peut leur dire merci. Parce que si j'avais abandonné cette série au tome 2 quand je l'ai lue avant les jeux, c'était pas pour rien. C'est parce qu'il y a la série Netflix qui sort que je la lis maintenant...