C'est l'histoire d'un enfant, d'un jeune noble, qui décide de monter dans un arbre et de ne plus redescendre. Il passe ainsi toute son existence dans les arbres, chassant et aimant, et se vouant au bien de son prochain, surtout des plus humbles.
C'est l'histoire d'un homme qui s'attache aux avancées techniques et philosophiques de son temps, celui des Lumières, tout en restant singulier du fait de son refus de redescendre sur terre.
C'est l'histoire d'un philosophe qui se contraint de suivre une ligne de vie dure et difficile mais libre dan son royaume céleste. Le lecteur suit son parcours de vie à travers la voix du narrateur, frère cadet du héros, Côme.
C'est l'histoire d'une désobéissance.
Le baron perché fait partie du triptyque consacré aux "ancêtres" écrit dans les années 1950.
Nous sommes au nord de l'Italie, au XVIIIè siècle, dans une famille noble sous l'égide du baron du Rondeau. Suite à un plat immonde proposé par sa soeur ainé, Côme, l'héritier de la baronnie, décide de grimper dans un arbre et de ne jamais redescendre. Le jour même de son ascension, perché sur un magnolia, il fait la connaissance dans une propriété nobiliaire voisine d'une petite fille appelée Violette qui ne le laisse pas indifférent.
Côme se met en tête de découvrir son nouveau territoire, d'arbres en arbre. Il se met en chasse et se fait des vêtements en fourrure. Il fait preuve rapidement d'ingénuité pour vivre à son aise de la chasse et de l'échange. Il vit en civilisé, respectueux de son être et des autres. Autonome, notre jeune héros n'ait en rien un misanthrope. Il est curieux de tout et se lance dans la lecture et l'étude. Il se met à l'apiculture auprès de son oncle. Il se met à la recherche d'un brigand sur la demande des villageois. Mais au lieu de l'arrêter, il lui permet d'échapper aux gendarmes, et ainsi se noue une amitié autour de la lecture qui finit tragiquement pour le brigand.
Le jeune Côme se voue alors à participer au débat d'idées des philosophes des Lumières, dont Diderot. Il se voue également à venir en aide à son prochain. Il invente un système hydraulique pour circonscrire les incendies. Il se découvre des dons de meneur d'hommes mais n'en abuse point. Aussi, Côme devient réputé pour le bien qu'il fait.
Au décès de son père, Côme hérite du titre de baron mais n'en fait pas cas. Il raconte aux habitants ses aventures, pouvant faire penser à celles du baron de Munchhausen. Et malgré ses amours , il ne peut s'empêcher de succomber à son amour de jeunesse, devenue veuve, Violette.
Ce roman est à rattacher au roman philosophique du XVIIIè siècle. Je viens de le relire après une coupure de plusieurs décennies et mon impression n'est plus la même, la nostalgie submergeant la passion amoureuse entre Côme et Violette. Cette dernière m'apparaît désormais bien cruelle et inconsistante. Leurs amours mouvementés se soldent par la folie pour Côme. Mais, ce dernier, dans une dernière pirouette, réussit à s'échapper par les airs.