Lagardère
Un de ces romans de capes et d'épées, personnifiés avec succès à l'écran par Jean Marais et jean Piat (surement mon préféré). Cette oeuvre littéraire portée à l'écran a laissé sa trace dans l'esprit...
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le 27 août 2018
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1699, Henri de Lagardère, dans la perspective d'un duel contre Philippe de Nevers pour obtenir les faveurs d'un dame, Aurore de Caylus, se rend près du château appartenant au père de cette dernière, situé dans les Pyrénées. Aurore de Caylus est destinée par son très riche géniteur à Philippe de Gonzague, soi-disant ami du très riche duc de Nevers. Sauf que la promise s'est non seulement mariée en secret à de Nevers, mais a eu aussi de lui une fille prénommée comme sa mère, Aurore. C'est pour cela que Philippe de Gonzague va tendre un piège, avec l'aide de mercenaires, à celui qui le considérait presque comme un frère pour l'assassiner lui et aussi l'enfant. Henri de Lagardère, mis par à hasard au courant du complot qui se trame, décide de défendre coûte que coûte la vie de celui qui aurait dû être son ennemi. Il n'y parvient malheureusement pas mais réussit néanmoins à sauver la vie de l'enfant, en s'enfuyant avec lui... 1717, cela fait deux ans que le règne de Louis XIV, cacochyme mais qui semblait destiné à ne pas mourir, est arrivé à sa conclusion. La fin de cette longue période, sinistre et bigote, ponctuée de guerres interminables, a laissé place à la Régence de Philippe d'Orléans, et à une frénésie de luxure, de plaisir, et de spéculations à base de Law. Période peu faite pour un homme d'honneur comme Lagardère, qui aurait eu parfaitement sa place dans un roman de chevalerie de Chrétien de Troyes, et pour accomplir une vengeance à l'ancienne... Et pourtant... D'autant plus qu'un drôle de bossu rode dans le coin...
Il est si bon de revenir de temps en temps au souffle puissant de l'aventure, aux hommes d'honneur, aux duels à l'épée, aux gentils très gentils, aux méchants très méchants, aux romans-feuilletons qui se devaient, vu leur mode de publication, de tenir en haleine et sans temps mort le lecteur avec moult rebondissements. Du pur divertissement, mais du très bon divertissement, qui ne se prive jamais en plus d'une belle richesse de plume et, de temps en temps, d'une pointe d'humour.
Paul Féval serait un nom totalement tombé dans les limbes de l'oubli sans ce roman. Mais heureusement, Le Bossu est là pour le rendre immortel (même si je ne doute pas un seul instant qu'il ait écrit d'autres romans qui valent le détour !). Un "Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi !" vaut bien un "Un pour tous, tous pour un !", d'autant plus qu'il n'est pas apocryphe, lui. Une botte de Nevers suffit à faire une légende. Voilà, la messe est dite.
On pourrait arguer d'un excès de sentimentalisme sur la fin, mais n'est-ce pas un défaut récurrent au genre du cape et d'épée, et n'est-ce pas que cela n'amenuise en rien un plaisir de lecture aussi puissant dans notre XXIe siècle surnumérisé qu'au XIXe siècle ou qu'au XXè siècle. Il suffit juste de se laisser emporter par la souffle...
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Créée
le 23 août 2018
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