Un « japonisme » poétique et sensoriel

La note pourra sembler sévère à certains, mais elle reflète ma déception après la lecture de ce livre. Si je rejoins ceux qui vantent la poésie du récit, ce dernier péche par de nombreuses erreurs et autres inexactitudes. S'il parait évident que Didier Decoin ait fait de nombreuses recherches sur les croyances japonaises ainsi que la société et la littérature de la fin de l'époque de Heian, son travail est néanmoins resté trop superficiel et souffre de nombreux clichés propres à une vision révée du Japon féodal.

Pou ceux qui sont un tant soit peu familier avec l'histoire japonaise, la rencontre entre Miyuki et le sieur Nagasu Watanabe est tout simplement impossible dans un cadre officiel, compte tenu de la rigidité du système des rangs et des fonctions qui régissait l'administration impériale.
Critique de puriste direz-vous... Peut-être. Ses erreurs, aussi grosses soient-elles, ne nuisent pas à la lecture e à la poésie du récit... Sans doute. Néanmoins, je considère qu'il convient de donner une cohérence historique (et par là-même une certaine « authenticité ») à une narration quand on choisit sciemment de la placer dans un lieu et à une époque avec lesquels l'auteur, et à fortiori le lecteur, n'ai pas familier. Plus qu'un roman se déroulant dans le Japon du XIIe siècle, Didier Decoin nous propose une description poétique et sensuelle (voire sensoriel) de sa vision personnelle du Japon ancien.