Lecture facile et intéressante. Il y a de nombreuses références à Pascal, Spinoza, Marx, qui donnent envie de les approfondir.
J’ai trouvé plusieurs passages intéressants. Cela commence dans l’introduction, quand il parle de ce qui « porte » différentes générations. Le « tout politique » pour les 68ars (qui voulaient transformer le monde par la politique), le « tout moral » pour les génération 70 – 80 et aujourd’hui, une nouvelle génération en recherche de « sens ». Ces nouvelles quêtes s’expliquent pour lui principalement par l’avènement du capitalisme comme modèle global (qui a perdu son ennemi le communisme contre qui il trouvait sens par opposition - sans contre modèle point de salut), et par la « mort de dieu », qui était bien commode pour donner du sens à notre existence.
La suite embraye sur ce qu'il entend par la notion de capitalisme. Ce qu’il en tire est de dire que le capitalisme n’est ni moral, ni immoral, mais qu’il est simplement amoral, car comme système économique, il ne peut avoir de moral. Il met en place pour cela une grille de lecture, avec 4 « ordres » (selon le terme pascalien):
- le premier économique (et scientifique, l’ordre du « concret / réel),
- le second politique,
- le troisième moral et
- le dernier « éthique », au sens de l’amour.
Chaque ordre a son domaine et influe sur les autres, mais est indépendant. Nous évoluons tous en même temps dans chacun des 4 et nos actions sont dirigées selon si l’on préfère en favoriser l’un ou l’autre sur le moment. Le modèle capitaliste fait partie du premier ordre, et donc n’a pas de rapport avec la morale. Nous devons alors nous débrouiller pour prendre nos responsabilités et « moraliser » si bon nous semble ce modèle.
« Le coup de génie du capitalisme, sa logique propre, son essence actuelle et active, sa puissance intrinsèque, c'est de ne rien demander d'autre aux individus que d'être exactement ce qu'ils sont : « Soyez égoïstes, occupez-vous de votre intérêt et tout ira pour le mieux ».
Certainement le début des ennuis pour notre société.