Défouloir de créativité (Le casse du continuum)

La construction générale de l’intrigue est simple (trois parties : la présentation des personnages, le briefing, le casse), le ton est léger, la lecture accélérée par le rythme trépidant de l’écriture de Léo Henry… mais « Le casse du continuum » n’est pas pour autant une œuvre anecdotique. Derrière l’apparente simplicité du « pitch » se déploie en effet l’inventivité débridée de Léo Henry, qui semble n’avoir écrit cette histoire que pour épuiser un trop-plein d’idées. Celles-ci fusent en jets continus et imprévisibles sous sa plume, apportant à ce bref roman une densité assez extravagante de situations. Cette capacité d’invention tous azimuts s’exprime le plus complètement dans la première partie du roman, lorsque l’auteur expose l’un après l’autre chacun des sept personnages qui formeront l’équipe du fameux « casse », dans une suite de portraits qui formeraient à eux-seuls autant de nouvelles. La partie la plus faible du roman est d’ailleurs le casse proprement dit, lorsque tous les personnages se seront réunis, et le fil de l’intrigue, unifié (ou presque). L’avancée de l’équipe jusqu’au cœur de la réalité ressemblant parfois trop à un scénario de jeu de rôle.
Si l’intrigue générale n’enthousiasme pas toujours, ce n’est pas le cas de l’écriture de Léo Henry, virevoltante, ramassée et poétique. Le style de Henry constitue d’ailleurs le moteur premier de la lecture de ce roman, avec la frénésie créative de cette histoire. Mineur, certes, mais très réjouissant. Et c’est court, donc aucune raison de s’en priver.
Ertemel
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le 16 oct. 2014

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