Glen Cook s'amuse visiblement beaucoup avec le cycle de La Compagnie Noire et n'hésite pas à multiplier les styles en fonction du narrateur. Car, contrairement au premier tome, Le Château Noir nous fait vivre les évènements au travers des yeux de deux personnages : Toubib, dépêché avec une petite partie de la Compagnie à Genepi sous les ordres de Murmure, et Shed, un habitant de la ville qui donnerait raison à Yoda sur la facilité de céder au côté obscur de la Force. Deux visions des évènements qui finissent par se rejoindre et qui illustrent bien, avec toujours aussi peu de détails pour Toubib mais une description plus précise pour Shed, la situation et le désespoir qui frappe la vie des habitants de la ville.
Si l'intrigue progresse finalement assez lentement, le roman se lit toujours aussi facilement et le monde apparaît peut-être encore plus sombre que dans le premier volume, la déchéance de Corbeau illustrant bien la difficulté qu'ont les personnages à trouver la lumière, s'offrant au passage une réflexion sur la fin et les moyens d'y parvenir. Moi, j'en redemande.