Comment canaliser la violence et peur de l'enfantement
Harriet et David ont une vie heureuse : une immense maison où ils invitent leur famille entière et quatre enfants ! Mais ce bonheur vire au drame à l’arrivée du cinquième enfant…
La cinquième grosseur d’Harriet est effrayante, l’enfant lui donne des coups extrêmement douloureux pour la mère. On sent dès la grossesse que l’avenir sera sombre. Harriet n’est pas heureuse de cette grossesse, elle ne l’a pas voulu d’ailleurs. Enchaînant ses quatre grossesses à presque un an d’intervalle à chaque fois, tout son épuisement arrive pour le dernier. Femme aimante et calme, elle devient colérique et lunatique avec la douleur. La peur d’Harriet est une peur primaire, ancienne, la peur de ce qu’on enfante…
Et puis, Ben naît. Doris Lessing le décrit comme un être difforme (j’ai d’ailleurs pensé à Quasimodo), il est de suite rejeté par la famille. De plus, il est très rapidement violent et précoce. Il fait de suite peur à chaque membre de son entourage, proche d’animaux, l’auteur a tendance à nous insinuer qu’il les a tué par force et maladresse.
Comment canaliser cette violence ? C’est la question que pose ce livre. La famille décide de l’enfermer dans un hôpital psychiatrique mais Harriet ne peut mettre son propre enfant dans un tel établissement, elle va le retrouver. Précoce, Ben va commencer vers 6 ans à être parmi des bandes d’adolescents (environ 16 ans). Cette bande va le calmer, il canalise une partie de sa violence avec la moto par exemple.
Ce livre pose le doigt sur un sujet qui fâche : le fait que la société mette à l’écart toute personne qui sort de la soi-disant "normalité". Malgré que Ben m’a fait peur à de nombreuses reprises, je n’ai pu m’empêcher de le plaindre et d’éprouver de la pitié pour ce petit bout !
Un livre déroutant sur la mise à l’écart d’un enfant au sein même d’une famille !