Molloy en quête de lui-même
LC du 15 août avec Iroise, Chat de bibliothèques, Yvon et Cryssilda
Molloy, c’est un roman cyclique. On suit Molloy dans son retour à sa mère mais n’est-ce pas plutôt une quête de lui-même ? Une quête qui n’aboutit jamais en fin de compte. Moran est détective, il enquête sur la disparition de Molloy. A l’instar de Molloy, il va perdre progressivement l’usage de son corps.
Premier roman de Beckett que je découvre. Beckett, je l’ai étudié au lycée : en terminale littéraire, c’était Fin de partie, puis j’ai lu également En attendant Godot. Ces deux pièces principales.
Molloy est un personnage infirme comme de nombreux personnages chez Beckett, il perd l’usage de ses jambes plus on avance dans le roman. Dégradation du corps, l’esprit, quant à lui, reste fort au départ mais lui aussi, progressivement se dégrade. Molloy perd la mémoire, ne sait plus qui il est ni où il va.
Comme je l’ai dit dans le résumé, c’est un roman cyclique. Les deux parties sont un miroir, Molloy est le double de Moran. Roman cyclique dans le parcours de Molloy et dans le style même de Beckett. Beckett joue au sein de ses phrases à ce côté cyclique, pour nous faire tourner en rond nous-mêmes.
Beckett, ça peut sembler déprimant de par ses thèmes mais il reste néanmoins l’humour. Molloy a un humour particulier, il se moque de lui-même en fait !
Un roman assez particulier dans son style et son histoire…
Extraits :
Ce dont j’ai besoin c’est des histoires, j’ai mis longtemps à le savoir. (p.15)
Il y a des fois, dit-il, où l’on est tenté de se laisser aller au découragement. (p.139)
La douleur muette est davantage à redouter, à mon idée. (p.151)
Samuel Beckett ~ Molloy, Editions de Minuit (1982)