Dans ma découverte des Prix Goncourt des Lycéens (ne soyons pas trop ambitieux ^^ : liste en cours), retour en 2009 pour découvrir un livre qui a eu bonne presse un peu partout : Le Club des incorrigibles optimistes.
A peine lancé dans le volumineux ouvrage (750 pages), je découvre rapidement les qualités de l'auteur :
- fluidité de l'écriture,
- sens inné de la mise en scène (il est un "théatreux"),
- description circonstanciée des situations pour les rendre tangibles (pied noir, il s'inspire de son vécu et de l'Histoire).
Comparaison n'est pas raison dit-on.
Certes. Mais en bon rebelle en herbe (comme Michel, son principal protagoniste), je tente.
Fond et forme rappellent inévitablement Romain Gary et les Promesses de l'Aube.
D'ailleurs, comme son illustre prédécesseur, la "slavitude" et les émigrations forcées (ici, issues des purges staliniennes) sont au centre du roman.
Avis donc. L'appréciation de la lecture de l'un devrait se renouveller avec l'autre.
On ne lira donc Le Club des incorrigibles optimistes pas uniquement pour se divertir.
A l'heure d'une toujours difficile réconciliation entre France et Algérie (surtout l'inverse), son regard sans concession sur les tortures de la Grande Muette et la position entre le marteau et l'enclume des Français d'Algérie reste digne d'intérêt.
On peut également mettre en perspective absence ou perte d'un membre cher (un frère, une amie, une femme, une famille entière...) et déchirement d'un peuple qui perd sa terre et une partie de son âme.
Les uns doivent apprendre à se couper de l'Algérie, les autres au contraire (re)gagnent un jardin à cultiver (les Juifs issus de la Diaspora)...
Tout cela est dit avec tact, dans le respect de l'Humanité au sens large.
Finalement très loin des contreverses que l'interprétation d'un tel roman pourrait générer.
Mais au final, n'est-ce pas l'attendu de Jean-Michel Guenassia ?
Que chacun puisse reconstituer son propre club au café de commerce ?