Cela faisait un moment que j'étais curieux de découvrir Jonathan Coe, un auteur britannique qui aime raconter son pays sous l'éclairage de son climat politique et social. Ce roman-ci m'a aimanté car il parle du Brexit, un sujet que je trouve inhabituel en littérature. Comme l'annonce la quatrième de couverture, après l'union nationale au moment des JO de 2012 survient la désunion avec le référendum de 2016 qui provoquera la sortie du Royaume Uni de l'UE en 2020.
Le coeur de l'Angleterre, c'est ici la région de Birmingham ou encore, comme le dit l'écrivain lui-même, l'Angleterre profonde, celle qui a peur de la mondialisation, de l'immigration, de l'appauvrissement, du déclassement d'un pays attaché à ses valeurs traditionnelles, en somme un pays comme un autre. Sauf que le pays est une île, que la situation se cristallise, le pays se divise en deux camps et le parti conservateur décide de jouer aux dés en consultant les citoyens.
Contre toute attente, ce qui m'a bien plu ici c'est que le Brexit n'est pas énormément plus qu'une toile de fond. Une toile de fond majeure mais quand même une toile de fond. Le point de vue d'un groupe de personnages finalement pas tellement plus exposés aux tenants et aboutissants que le commun des Britanniques met l’événement en perspective.
Je crois que j'aimerais beaucoup lire une variation française avec des personnages attachants, cyniques, enthousiastes, révoltés ou résignés qui illustreraient de la même manière l'Histoire française récente. À moi de la dénicher.