Ce roman est le marqueur de la fin d'une époque. La fin des années 60 et les deux décennies suivantes sont imprégnées de l'aphorisme "Il est interdit d'interdire".
Cette autobiographie raconte la "relation amoureuse" entre Vanessa Springora, collégienne de 13 ans, et Gabriel Matzneff, célèbre écrivain français de 50 ans.
J'emploie le terme de relation amoureuse car oui, "la petite V." aime "G." mais ce qu'elle ne sait pas c'est qu'elle est une double victime.
En effet, elle est victime à la fois d'un pédophile mais également d'une société. Société qui fermait les yeux (et parfois continue de les fermer) sous prétexte que "c'était comme ça", "qu'on n'en va pas chipoter à 2 ans de la majorité sexuelle", "que quand même ce G. c'est quelqu'un !".
D'ailleurs l'auteure écrit:" C'est que dans les années soixante-dix, au nom de la libération des moeurs et de la révolution sexuelle, on se doit de défendre la libre jouissance de tous les corps. Empêcher la sexualité juvénile relève donc de l'oppression sociale et cloisonner la sexualité entre individus de même classe d'âge constituerait une forme de ségrégation".
Quand je finis le livre, je suis énervée, écoeurée. Puis je me dis que c'est facile aujourd'hui de venir, comme lecteur, juger une époque qu'on a pas connue et/ou pas vécue. Aujourd'hui, on est mieux qu'avant, plus évolué, on est à l'ère me-too !
Alors oui effectivement, notre société, progresse évolue. J'aime à penser que de tels agissements ne resteront plus impunis à la fois dans les moeurs mais aussi juridiquement. Mais gardons en tête, s'il vous plaît que l'histoire se répète et qu'il est de notre devoir, à nous lecteurs, de faire en sorte que cette époque passée et pas si lointaine ne se répètera jamais.
Un tel récit pour moi à vocation à dénoncer un fait pour ne plus jamais qu'il recommence alors oui "il faut vivre avec son temps" mais n'oublions pas et ne répétons pas les erreurs passées.