Une équipe d'ouvrier est envoyée dans une vallée recluse pour y construire un barrage hydraulique. Le narrateur, l'un de ces ouvriers un peu en retrait, raconte le chantier. Il semble très taciturne, réservé. On ne sait pas trop ce qu'il fait là jusqu'à ce qu'il nous éclaire de lui-même.
Les travaux avancent mais le sort du petit village coincée dans la vallée est ineluctable : il sera englouti sous les eaux.
On ne sait qui des habitants, contraints de fuir leurs habitations mais incroyablement silencieux et discrets face à la situation, ou des ouvriers, groupe en apparence soudé mais pour qui le décès de l'un des leurs n'aura pas les effets que l'on croit, sont les plus inquiétants.
Il faut s'accrocher pour se laisser emporter par le convoi de l'eau, mais le jeu en vaut la chandelle.
La plume de Akira Yoshimura est très poétique, et la traduction me parait extrêmement fluide. Des scènes de violence très crues m'ont scotchée et m'ont laissée à la limite du haut-le-coeur.
Un court roman à découvrir pour les amateurs de lyrisme à la japonaise et de fables sur la nature.