La collection Raconter la vie a pour but d'appliquer l'idée de Rosanvallon défendue dans Le parlement des invisibles, qui voulait donner la parole aux gens que l'on n'entends pas d'habitude. Doublé d'un site ou chacun peut venir raconter un évènement important de sa vie, qu'il s'agisse ou non de d'histoires liées au boulot.
Ici, Ivan Jablonka, plutôt spécialiste de la Shoah s'intéresse aux esthéticiennes. Le souci, comme Annie Ernaux avec les supermarchés, est que le chercheur n'arrive pas à se départir de son style, de ses habitudes et de son domaine initial de compétence.
La présentation qui en résulte est donc évidemment intéressante, mais reste partiale, voire parfois lacunaire, notamment sur le plan des hommes en salon d'esthétique, qui ne sont évoqués que comme des prédateurs insérés dans un gynécée.
Je ressors une nouvelle fois déçu de ce qui pourrait être la meilleure collection jamais éditée de ces dernières années.