Il n'est pas rare que ce que j'apprécie le plus dans un Agatha Christie soit moins le dénouement que l'ambiance que crée la romancière. C'est encore le cas ici avec son célèbre "Crime de l'Orient-Express".
Comme pour "Dix petits nègres", j'ai été saisie par l'atmosphère oppressante de huis-clos qui se dégage des décors - ici un luxueux wagon-lit dont tous les passagers sont suspectés de l'assassinat nocturne d'un voyageur au passé trouble. La situation inextricable dans laquelle se trouvent ainsi plongés tous les protagonistes n'arrêtera cependant pas Hercule Poirot, l'illustrissime détective qui a maintes et maintes fois fourni les preuves de ses capacités de déduction hors du commun.
Si j'ai donc beaucoup aimé l'ambiance ferroviaire, le cocon neigeux qui emprisonne le train mythique et les différents types de personnages mêlés au drame, j'ai beaucoup moins apprécié les évolutions de l'enquête, déjà parce qu'en présence d'un trop grand nombre de suspects (on en compte 13 ici !) je suis un peu paumée, mais j'ai aussi été quelque peu lassée par son aspect improbable qui me pousse à faire chorus avec l'un des auxiliaires de Poirot déclarant : "Eh bien, ça, c'est encore plus invraisemblable que n'importe quel roman policier que j'ai pu lire !...". Je suis bien d'accord.
ALERT SPOIL
Enfin, ce qui m'a le plus chagrinée, c'est l'issue du roman car au final, bien que le meurtrier ait été découvert avec brio, la justice ne sera pas rendue, ce que, pour ma part, je trouve discutable et interprète comme un manque de professionnalisme de la part d'Hercule Poirot et... de la Reine du Crime !