Sensible depuis ses débuts à l'inimitable style Nothomb, j'ai placé de grands espoirs dans ce petit dernier. Si les précédents n'avaient pas su faire remonter en moi les souvenirs des mémorables claques littéraires que furent ses premiers livres, le terme "crime" a fait résonance en moi avec le désormais légendaire "Hygiène de l'Assassin". Nul doute que l'a priori était donc très positif.
Et puis très vite le soufflé est retombé, à mon grand désarroi. L'intrigue, qui se base sur des fondations bancales tourne rapidement en rond, et les personnages, bien que prometteurs sur le papier, ne parviennent pas à s'exprimer à leur pleine mesure. La fin est expédiée en deux coups de cuillère à pot, et on ne peut refermer ce livre sans ressentir un goût d'inachevé et une certaine frustration. Tout paraît trop rapide, pas assez étoffé.
Alors oui, la plume et le style sont là. Oui, les arcanes de l'aristocratie sont décrits avec brio. Mais on n'attend pas de Nothomb une chronique sociale sur la déchéance des familles du gotha belge.
La psychologie et ses travers malsains faisaient la force de ses anciens romans, et c'est aujourd'hui cette absence de réelle profondeur des personnages et de l'intrigue qui lui fait défaut. Dommage.