Il était temps que je me lance dans l'œuvre foisonnante de James Ellroy, maître contemporain du roman noir. J'avais le bouquin depuis quelque temps déjà, mais le côté "pavé" et "culte" m'effrayaient un peu, il faut croire.
En fait, la lecture reste accessible, et les 500 pages se laissent amadouer sans souci.
Adaptant un fait divers aussi célèbre que mystérieux, Ellroy propose sa propre version romancée de l'affaire, sous forme de portraits multiples : le sien (à travers son héros fictif obsessionnel), celui de Betty Short (la victime), et en creux celui du Los Angeles des early fifties. D'ailleurs "The Black Dahlia" constitue l'opus inaugural d'une tétralogie informelle consacrée à la Cité des Anges.
Habité, passionnant, souvent sordide, le récit s'enrichit de la langue spécifique du Demon Dog (usant à l'occasion du slang californien), qui emballe avec aisance une intrigue extrêmement riche.
Trop riche peut-être, tant les ultimes rebondissements et leurs justifications parfois laborieuses laissent le lecteur un peu perplexe.
J'ai hâte de revoir l'adaptation ciné de Brian de Palma, que j'avais trouvé très moyenne à sa sortie, pour observer - notamment - comment le réalisateur s'est débrouillé avec ce dénouement complexe.
Quoi qu'il en soit, "The Black Dahlia" constitue un sacré bon polar, de ceux qui laissent une empreinte forte dans la mémoire du lecteur.
Désormais je ne tarderai plus autant avant de lire mon prochain James Ellroy...