Quand on apprend que la première édition du Déchronologue est assurée par La Volte, on se dit qu'il y a matière à une très bonne surprise.
En effet ce nom renvoie à la Zone du Dehors, à Alain Damasio donc. A la Horde du Contrevent ainsi. Et là, tout est possible... Ne serait-ce que le titre, néo-logisme instruit, fort-à-propos, on confirme presque déjà le bon moment.
Le Déchronologue est une frégate armée de canons à secondes et de bronzes à minutes. Les éléments vivants placés sur la trajectoire rencontrent leurs passés et leurs futures dans un salmigondis de gerbes et de bouillies sanglantes. La matière, elle, explose en brut.
Villon, son capitaine, est à la chasse aux merveilles, pion armé et vindicatif soutenu par des puissances modernes dont il n'a pas l'objet. Il s'interroge tout comme nous de son but, enfiévré par les appâts du futur, l'alcool et par sa muse.
Chapitre par Chapitre, épisodes déconstruits mais re-localisés, on subit les assauts marins. Le temps pète. Les geôles esseulent, râpent et sapent. Les merveilles, chimères converties en or puis en tafia, repoussent l'échéance et font briller l'épée de Damoclès qui pointe vers notre futur.
Le fil conducteur; la survie de Villon, amène le lecteur vers un combat final perdu d'avance. Mais les clichés du temps, des instantanés pleins de vie, ont mis en lumière la lutte passionnelle d'un pirate face à son destin, sans regret ni regard en arrière.
Déchronologuez-vous, un livre vous attend.