Eric-Emmanuel Schmitt reçoit un jour un coup de téléphone de son éditeur italien : le Vatican aimerait qu'il se rende en terre sainte, dans les pas de Jésus, et qu'il en revienne si possible avec un livre. A l'automne suivant, c'est le départ. L'auteur se joint à un groupe de pèlerins français pour découvrir les lieux "où tout a commencé" : Nazareth, Capharnaüm, Césarée, Bethléem, et bien sûr, Jérusalem.
Que dire de ce livre ? Le style d'Eric-Emmanuel Schmitt est un peu trop grandiloquent à mon goût. Il abuse des répétitions de phrases, qui scandent le récit : il écrit "chaque jour qui passe, de huit heures du matin à huit heures du soir, immuablement.", phrase répétée 5 fois en 4 pages. Se prendrait-il pour Dieu ? Je me suis posé la question vu la façon dont il parle de son travail d'écriture. (p. 15-16) La religion chrétienne prônant l'humilité, ce voyage me semble bien mal engagé.
Cependant, les choses s'arrangent dès que l'auteur pose le pied en terre sainte et raconte : les paysages, l'ambiance, la chaleur, les lieux chargés d'histoire et de spiritualité, ... J'ai aimé cet aspect là du livre. Et je me suis (temporairement) réconciliée avec Eric-Emmanuel Schmitt à la lecture du très juste passage, p. 113, sur le Magnificat de Bach. Mais les apparitions, rêves mystiques, révélations et illuminations diverses qui parcourent le récit sont de trop : l'auteur part en terre sainte en espérant tirer un livre de son voyage, et justement, il accumule les épiphanies. Cela tombe un peu trop bien pour rester crédible. Sauf si on considère que Le défi de Jérusalem n'est pas un récit de voyage mais un roman. C'est donc ce que je vais faire.