Éric-Emmanuel Schmitt narre son voyage à Jérusalem et accessoirement son abouchement avec le Christ.
Il faudrait d’abord préciser que cet ouvrage n’a ni une portée prosélyte, ni l’ambition d’être un apostolat, ni ne s’égare dans des ratiocinations creuses, ce sont les considérations fort sagaces et des homélies agréablement didactiques d’un croyant converti. Nuls entêtements vains dans sa religiosité : il critique parfois le style des évangélistes et il émet même des doutes quant à la thaumaturgie de Jésus. De plus, c’est rassérénant de lire une astreinte bienveillante à davantage d’humanité en ces temps troublés à Israël. Le Pape François a aimablement écrit une postface généreuse. Néanmoins, ce très prolifique auteur a tellement l’envie de verbaliser qu’ici, à l’instar de La nuit de feu où il relatait son épiphanie avec Dieu, il peine à palabrer fructueusement sur une expérience qui relève de l’indicible. Je ne peux m’empêcher de partager d’autres extraits : « Aucune chute n’est la dernière. Tu te relèves » et « Mon christianisme ne constitue pas un savoir, mais une façon d’habiter ce que ma raison ignore ».