t’as déjà fait la rencontre d’une écriture qui ressemble comme deux gouttes d’eau à comment tu veux écrire toi ? je pensais que ça m’était déjà arrivé quelques fois mais jamais autant, une fois j’ai lu Simon Johannin qui m’avait émerveillé quand il racontait l’été des charognes et une autre fois où c’était Claude Ponti qui racontait comment c’était quand il était petit et qu’il avait eu les pieds bleus d’avoir marché dans la neige.
dans le démon de la colline aux loups, Dimitri Rouchon-Borie fait la vie de Duke qui est un gosse très vieux qui est en prison sans qu’on sache vraiment pourquoi sauf dans les quelques pages qui viennent à la fin. il fait parler Duke un peu comme j’essaye d’écrire en ce moment ce qui est un style vous vous en doutez après on aime ou on aime pas mais c’est comme ça que j’ai appris à écrire alors j’ai fait que dévorer ce récit.
ça va être dur de lire certains passages à cause de la violence et de ce qui se passe entre les lignes, parce que tout ce qui arrive arrive à des enfants, que ce sont des situations qui font la révulsion et l’incompréhension et que toujours on s’emporte quand il est question de ces choses là. il va falloir une sacrée dose de contrôle de soi pour continuer à lire sans que la pisse vienne dans les yeux mais c’est comme ça, ça arrive et ça sert à rien de se cacher pour oublier que ça existe.
ça oscille entre la philosophie bienveillante qu’ont certains gosses sans savoir qu’ils sont en train de philosopher et la crasse du manque de bol, des trajectoires mal calculées, des prédestinations dont on voudraient se débarrasser mais qui finissent quand même par rattraper.
je sais pas si vous comptez lire ce roman un jour moi tout ce que je sais c’est que je remercie les personnes qui me l’ont placé sur mon chemin de vie. c’est le genre d’écriture et d’histoire qui vous marquent à vie, même si vous oublierez les phrases au fur et à mesure, il restera toujours l’olfactif et je vous jure que c’est pas possible que ça s’en aille à un moment.
(j’tiens quand même à redire que c’est une des meilleures lectures de cette putain d’année)