Le Dernier des Yakuzas est un solide roman d'enquête bien écrit qui poursuit son analyse approfondie des aspects les plus sombres de la société japonaise, après le déjà réussi Tokyo Vice (qu'il est préférable d'avoir lu en amont).
Gagnant en structure (notamment via un découpage temporel des chapitres) et fluidité de lecture ce qu'il perd peut-être en impact (il faut dire que le premier tiers de Tokyo Vice était sensationnel), Le Dernier des Yazukas tient la route et on s'attache assez rapidement au personnage de Saigo (le yakuza du titre) qui malgré sa réussite apparente n'est jamais trop loin de galères diverses et variées.
L'auteur démontre une nouvelle fois sa fine connaissance des moeurs et codes de la société japonaise et ce voyage littéraire vaut le détour, bien aidé par le fait d'avoir vécu et travaillé un temps dans ce pays plus trouble qu'il n'y paraît.
Un conseil : accrochez-vous un peu car la multitude des noms japonais (organisations, criminels, rites ...) peut régulièrement amener à consulter l'index au début de l'oeuvre.
Si le dyptique de Jake Adelstein ne m'aura pas dissuadé de visiter, un jour, le Japon, il est indéniable que j'en aurai désormais une image différente et éloignée de celle, naïve, cultivée habituellement en Europe, érigeant le Japon en pays modèle d'ordre et de vertu.
PS : la postface me laisse sur une incertitude.
Une phrase laisse entendre que Saigo termine en prison, alors qu'il semblait s'être retiré à temps des affaires. Ne pas avoir le fin mot de l'histoire me frustre un peu :/