Ne pas dire les raisons d'une condamnation veut-il forcément dire que le personnage est innocent ?
Non, je ne le crois pas...Sidney Lumet 130 ans plus tard, réutilise ce même procédé dans 12 Hommes en Colères.
Parce que l'intérêt de ces deux œuvres n'est pas de savoir si telle ou telle personne est coupable. Mais bien de montrer tout ce qui entoure la peine de mort : le parcours d'un condamné un mort chez Hugo, son jugement chez Lumet.
Au final ces deux œuvres se complètent car elles apportent toutes les deux quelques choses au débat sur la peine de homme qui sera finalisé ensuite indirectement par le discours historique de Badinter.
Mais Victor Hugo écrit ici ce qui est pour moi, le plus grand réquisitoire contre cette bêtise humaine qu'est la peine de mort. Quelle ironie de voir un état s'arroger le droit de tuer pendant qu'il condamne ce même crime, le fait de tuer. Terriblement humaniste, touchant, Victor Hugo, rien qu'avec la 4ème de couverture marque son lecteur.
Qu'il soit innocent ou pas, au final tout ça n'est qu'accessoire, le plus important est de voir la dureté d'un parcours, la déshumanisation d'un homme, la perte de toute forme d'intimité et de vie d'un condamné.
Hugo apporte une critique intelligente de cette peine capitale, de ces gens venant voir la mise à mort d'un des leurs comme si c'était le spectacle de la semaine...Une forme de télé-réalité du XIXè siècle. Mais triste réalité que ce voyeurisme qui ne cesse d'être présent et s'exacerbe d'année en année.
Une critique sociétale toujours d'actualité qui donne la leçon, encore et encore. Hugo est intemporelle !