Un Dernier Voeu pour commencer une première grande saga.
Avant-propos : Qu'est-ce que Le Dernier Voeu au sein de la saga littéraire du Sorceleur de Sapkowski ?
Le Dernier Voeu avec sa suite (L'épée de Providence) ne sont pas à proprement parler les premiers tomes de la saga. Il s'agit ici de recueils d'histoires courtes chronologiques présentant certains personnages phares de la saga au seins de divers contrats du sorceleur Geralt aux quatre coins du monde.
Une introduction pouvant être considérée comme "brute" pour certains pensant avoir acheté un roman et non un recueil compilant des récits indépendants sortis dans un magazine de nouvelles à entre 1986 et 1990
Structure de récit
Le Dernier Voeu propose six nouvelles nous présentant certains des premiers hauts-faits de Geralt de Riv. Ce côté bigarré est néanmoins porteur de sens grâce à une septième histoire dont les chapitres s'intercalent entre chaque histoire courte les liant.
La façon de faire est payante car elle a le mérite de structurer le cadre des aventures futures du sorceleur tout en offrant au lecteur quelques jolies perles philosophiques que certains pourront choisir d'ignorer.
Geralt Le Késako ? Qu'est-ce qu'un sorceleur ?
Les sorceleurs sont des mutants (anciennement humains) avec des capacités surnaturelles, qui reçoivent un entrainement spécial ainsi qu'une préparation en vue de devenir des tueurs de monstres professionnels à embaucher. On croit (et même eux) qu'ils sont incapables d'avoir des émotions, cependant cela peut ne pas être entièrement vrai. Les sorceleurs sont spécialement entraînés pour tuer ou désenvoûter les monstres, aussi leur réputation de tueurs hors pair les précède et certains les confondent avec de vulgaires assassins ou tueurs à gages. Ils refusent pourtant généralement d'accomplir ce genre de mission et il leur est recommandé lors de leur entraînement de ne pas se mêler des assassinats ou de faire le travail des gardiens de la loi.
Ancrer la fantasy dans la réalité
La première chose qui marque et étonne dans l'univers imaginé par Sapkowski, c'est sa capacité à réussir à moderniser les éléments classiques de la Fantasy.
Ainsi, Geralt notre protagoniste n'est pas un prince charmant mais un mutant blafard avec juste ce qu'il faut de conscience et de charme pour ne pas virer à la figure du simple psychopathe inexpressif. Les elfes quant à eux ne sont pas aussi gâtés que chez père Tolkien, il n'y a plus de grands blonds purs et nobles mais une population terreuse minoritaire victime de racisme, recluse et mourant de famine.
Privilégiant les dialogues aux actes de barbaries immédiates, ( dans ce monde, les monstres étant dotés de parole et capacité de communiquer ) ces courtes histoires n'en oublient pas moins de proposer leur lots de batailles et de créatures immondes au sein d'un récit qui embarque également un aspect très politique dans le conflit.
Conclusion
On en sort avide d'en savoir plus avec néanmoins le sentiment d'avoir surtout été "teasé". L'univers et les personnages sont d'une force telle que je vais avec grand plaisir continuer mon "initiation" et me diriger vers le second recueil du Sorceleur avec maintenant la certitude de faire une bouchée de tous les romans sortis à ce jour.