Un début en demi-teinte

Le Sorceleur est une saga de Fantasy polonaise dont les premiers écrits remontent maintenant à 30 ans ! En tant que gameur, je connaissais cet univers grâce au très réussi **The Witcher 3**puis je me suis laissé tenter par la série Netflix que j'ai beaucoup apprécié. C'est imprégné de tout cet univers que j'ai décidé de me lancer dans la lecture du premier tome intitulé "Le Dernier Voeu". Ce livre est plutôt une suite de 7 nouvelles, dont l'une est fractionnée en plusieurs épisodes qui ponctuent la lecture tout du long, comme un fil conducteur.

On y suit les aventures de Geralt de Riv, un sorceleur (un tueur de monstres entraîné dès le plus jeune âge, et ayant subi des mutations génétiques. Les Sorceleurs sont considérés par les humains, comme des monstres, ironie du sort, puisque ces derniers sont payés pour exterminer les monstres !).

Ce qui est déroutant à la lecture, c'est cette narration déstructurée. Il n'y a pas de chronologie fixe, et chaque nouvelle nous amène à un moment différent de la vie de notre Sorceleur, même si le fil conducteur, comme dit précédemment, c'est la nouvelle "La Voix de la Raison", où on retrouve Geralt blessé. Ainsi, on peut supposer que les autres nouvelles se déroulent dans l'esprit de Geralt pendant l'histoire principale, et qu'il se remémore des exploits passés. L'idée est louable, car cela change d'un récit linéaire de quête comme on peut le voir habituellement, mais ça ne m'a pas emporté, et j'ai trouvé que cela rendait la narration difficile à suivre (j'aime avoir des repères lors de mes lectures, et là je n'en n'avais pas vraiment...). Ce procédé est aussi utilisé dans la série, mais curieusement, ici, ça ne m'a pas posé de soucis (peut être parce qu'une série est bien plus parlante visuellement qu'un livre).

Pour ce qui est de l'univers de la saga, il est riche. L'auteur a choisi de mélanger les codes classiques de la Fantasy, avec la mythologie slave. Des créatures à l'instar de la strige, ou de la kikimorrhe sont issues du folklore traditionnel. Il y a aussi des références aux contes européens comme Blanche Neige (cf "Le Moindre Mal"), la Belle et la Bête ("Un grain de vérité"), et même des références aux croyances orientales (le djinn dans "Le Dernier Voeu"). Tout ce petit monde nous est présenté au fur et à mesure des nouvelles, mais de manière trop survolé à mon goût, sans véritable relief.

Pour ce qui est de Geralt, c'est une réussite : lui qui est présenté comme un "monstre" chasseur de monstres, sans émotions, froid, il sait aussi faire preuve d'humanité, n'hésite pas à venir en aide à ses amis (Jaskier dans "Le Dernier Voeu"), et aussi capable d'amour.

Pour résumer, je parlerai d'une lecture en demi-teinte pour ce premier tome, qui m'a laissé un goût d'inachevé, malgré des nouvelles plaisantes ("Le Dernier Voeu", "Une question de prix"). Il constitue quand même un bon complément à l'univers de la saga. J'espère en découvrir plus, dans les prochains tomes.