Sorceleur.
Un nom puissant qui évoque immédiatement une certaine relation à la magie. Ce personnage, humain rare ayant subi bien des transformations pour devenir un chasseur de monstres efficace, se révèle rapidement attachant. Il n'est d'ailleurs pas sans rappeler la saga de l'Epouvanteur, personnage ô combien similaire s'il en est. Ce type de profession me fait penser au bourreau du Moyen-âge, personnage essentiel dans l’exécution des sentences de la justice mais craint et honni de tous.
Le sorceleur voit dans ce tome premier diverses aventures survenir devant lui. C'est à travers sept récits que se dévoile ce singulier personnage. Six apparaissent les uns à la suite des autres tandis que le septième, intitulé la voix de la raison, est découpé en sept parties, et s'intercale entre chacun des six autres. Une bonne idée au demeurant. Chacune de ces rencontres est l'occasion pour le lecteur d'ne apprendre davantage sur le passé et les rencontres qu'a effectué le mystérieux éradicateur de monstres. Comme ceux-ci semblent devenir de plus en plus rares, au vu de l'efficacité de la profession, le gagne-pain devenant alors de plus en plus difficile à se procurer.
Servi par une traduction qui me semble parfois inappropriée (certains termes étranges apparaissent ça et là), ces histoires se lisent avec plaisir, même si le style semble un peu désuet. Il me fait songer au contes traditionnels de Grimm, Andersen et autres Perrault. Cela ne gêne cependant pas l'immersion dans un monde très réaliste... mais peuplé de monstres, imaginaires ou plus tangibles. Le Sorceleur, loin d'être invincible, se révèle humain avec ses failles et ses forces.
Sans être d'une innovation renversante, ce recueil de nouvelles mérite le détour, ne serait-ce que pour son style singulier.